Mon espoir - Partie 2
De temps en temps je saluais la fille qui m’avait parlé l’autre jour.
Je suis retournée voir la directrice pour lui proposer mon projet avec des arguments affinés. Elle me renvoya sèchement en gardant tout de même la feuille que j’avais apportée.
J’avais fait tout ce que je pouvais de correct, d’aimable et de décent.
J’allais patienter un peu désormais, et si je n’obtenais rien, j’allais finir par me résigner à employer des moyens moins louables pour agiter une situation me déplaisant que je supportais mal.
J’étais triste. Je n’aidais plus au rangement de la bibliothèque qui devenait négligée. Je continuais d’y passer tout mon temps libre quand elle était ouverte, car j’y restais le plus souvent seule.
Deux évènements intéressants m’arrivèrent à cette époque au cours de cette première année au lycée.
Deux rencontres en quelques sortes. Une de jour et une de nuit.
Je ne me souviens pas avec certitude laquelle arriva en premier. Celle de nuit il me semble.
Un soir d’hiver. Il faisait déjà nuit dehors, et une pluie assombrissait encore plus le paysage. Tous nos sens étaient amoindris par ce climat.
La bibliothèque chauffée de façon anisotrope, hétérogène, se chargeait de cette odeur de bois humide et de papier pourri.
La lumière claqua. J’allais à tâtons vers l’interrupteur du fond de la salle quand le responsable entra. Je pense que voyant l’obscurité, il pensa que j’étais déjà partie et avait éteint la lumière.
J’entendis vaguement sa voix, sans doutes appelant pour savoir s’il restait quelqu’un.
Ma voix ne s’éleva pas assez contre la pluie battante sur les fenêtres. Je compris quelques minutes plus tard qu’il avait verrouillé la porte en ressortant.
La lumière n’était pas revenue.
Les interrupteurs ne répondaient pas. J’étais enfermée dans l’obscurité et un froid humide irrégulier selon les endroits où on se tenait.
Un peu de lumière filtrait sous la porte principale comme sous l’issue de secours bizarrement verrouillée aussi.
Au travers des fenêtres qui m’évoquèrent celles d’un navire voguant en haute mer, je ne voyais que du gris défiler sur l’obscurité. Un peu de lumière suintait du reste du lycée comme de la ville jusqu’à moi, me permettant de distinguer les formes et objets.
Je me sentais bien.
Je n’avais peur, ou presque pas. J’étais à l’aise.
Je me sentais chez moi, plus que je ne l’étais là où j’habitais.
Plutôt que de sortir par une de ces fenêtres risquant de s’effondrer sur moi et de me tuer, ou de casser le verrou principal, je préférai volontiers passer la nuit là.
Je n’avais jamais fait de camping. J’avais bien peu vécu d’aventures. L’adrénaline n’avais jamais rien évoqué d’agréable pour moi car elle était associé au stress lors de disputes ou reproches. Cette hormone était plus agréable ce soir là, avec cette aventure intrépide.
Il n’y avait pas grand-chose à faire à part chercher un coin confortable pour passer la nuit.
J’ai cherché les sources de chaleur de la bibliothèque. Il y’avait des radiateurs plus ou moins non fonctionnels, certains derrière des étagères. Le sol chauffait aussi un peu par endroits, au travers du parquet.
J’ai détaché les rideaux qui prenaient la poussière en raison de leur inutilité saisonnière. Je les ai callés autour des radiateurs les plus chauds pour les réchauffer encore un peu.
Pendant ce temps, je me promenais et j’observais, j’écoutais, je sentais les différentes odeurs.
Tous mes sens étaient atténués par l’obscurité, le bruit de la pluie, l’odeur diffuse...
C’était comme s’endormir, tout ralentissait un peu plus paisiblement dans mon organisme.
Je suis allée fouiller derrière le bureau du bibliothécaire. Le fauteuil inconfortable me rappelait la personne qui l’utilisait.
Des fournitures, des bricoles, du désordre. Un pull perdu depuis un an. Un ordinateur de poche cassé. Des affaires scolaires. Des babioles diverses témoignant d’une époque et d’une civilisation en pause pour une poignée d’heures.
Rien à boire ni à manger. Je me suis souvenue de ma mère me défendant de boire de l’eau de pluie quand enfant je l’avais envisagé. Elle était trop sale et acide me disait-elle.
Je savais que tenter d’ouvrir une de ces vieilles fenêtres était de toute façon risqué.
J’ai continué de rêvasser. J’ai fait du rien.
Le temps passait comme si plus rien n’allait jamais se passer. L’éternité prenant place sur le temps et les heures qui s’écoulent. Tout s’était arrêté. Une drôle de sensation, d’impression.
Le temps passait comme si plus rien n’allait jamais se passer. L’éternité prenant place sur le temps et les heures qui passent. Une drôle d’impression.
Au bout d’un moment je voulais dormir. J’ai récupéré les rideaux vaguement tièdes et suis allée n’emmitoufler dedans. Je me suis allongée sur le parquet tiède d’un coin hasardeux de la bibliothèque.
Allongée là dans le coin le plus chaleureux de l’endroit, perdue dans l’obscurité calme. La pluie se calmait aussi. Je ne voyais pas le plafond, mais je regardais dans sa direction.
Est-ce que ma mère remarquerait mon absence ? Je n’en étais pas convaincue. Est-ce que je serai prise le lendemain matin ? Ce n’était pas mal faute. Et ce serait l’occasion de faire des critiques acerbes si on me le reprochait.
Me salir... Me battre en quelque sorte ? Là j’ai réalisé quelque chose qui m’a semblé important.
Dans la nature, on se bat physiquement, même si on sait que l’adversaire est plus fort que soi.
Pour se défendre, plus basiquement même pour survivre et vivre, on se bat. On se bat contre plus fort que soi par la force pour tenter de survivre ou de s’imposer. Et ce que je considérais comme me salir, la manipulation politique, c’est en fait la même chose. C’est la force employée par nous dans ce système pour survivre ou s’imposer.
Plus que refuser de me salir, je refusais de me battre avec tous les moyens possibles.
Il n’y a pas de morale, de justice, d’éthique ou d’honneur dans la nature.
Ou si peu. Les singes qui s’émasculent quand ils se battent ne se posent pas la question. Ils se battent avec tout ce qu’ils ont. Même des canards peuvent faire fuir des chiens ou des humains parfois.
Notre société vaut mieux que ça en un sens, mais en reproduisant un schéma similaire, incite les plus faibles à devenir violents et immoraux.
Quand nous sommes faibles et que l’on doit se battre, que ce soit dans un système ou dans l’autre, nous utiliserons tout ce qui est disponible. La morale, l’éthique, l’honneur, la loyauté, le courage, l’humilité ; toutes ces notions sont des leurres.
Ce sont des beaux principes, qui élèvent peut-être notre système au-dessus de la vie sauvage, mais qui ne sont proprement considérés qu’après la fin des hostilités. Face à la nécessité pour calmer nos peurs, il est tellement facile de s’affranchir de ces maigres principes.
La peur de se faire battre nous pousse à l’extrémisme et à renoncer à ces idées qui limitent nos chances de survie dans les situations qui nous effraient le plus.
Tout d’un coup je ne voyais plus la différence entre force désespérée et manipulations politiques. Couleurs et attributs différents, même schémas.
Toujours la peur... La peur entraine l’abandon de tous les beaux leurres. Je n’avais pas si peur cette nuit-là.
Mais je voulais cet endroit pour moi, car mes peurs sociales s’apaisaient en cet endroit.
Je me retrouvais politiquement un peu plus délurée cette nuit-là.
Cela ne me fit pas plaisir, mais je reconsidérais désormais ce que je serais éventuellement prête à faire pour arriver à mes fins.
Je ne serais jamais prête à tout car cela n’aurait rapidement plus de sens de faire tout et n’importe quoi, sans respect des règles et de la morale.
Devenir une bandit sans foi ni loi ne m’apporterais rien. De plus, entre reconnaitre l’aspect conditionnel de toutes les belles notions et s’affranchir de toute moralité ; il y’a un énorme chemin que je n’allais pas commencer à parcourir comme ça sur un coup de tête.
Disons que je saisissais mieux le sens de ce que je jugeais sale en politique ; me faisant à terme revoir ce que je serais prête moi à négocier. Mais pas cette nuit-là.
Cette nuit là était calme et apolitique. Je n’avais pas besoin de me battre. Ni pour survivre, ni pour gagner quoi que ce fut.
Enroulée dans les rideaux tièdes, allongée sur le dos contre ce parquet à douce température, je profitais pleinement d’une nuit paisible.
Si la politique pouvait ne plus valoir mieux que la sauvagerie animale, c’était encore plus triste que je ne l’imaginais. Je n’avais pas envie de me battre. Mais peut-être qu’un jour la nécessité m’imposerai de sacrifier quelques-unes de mes valeurs humaines...
Comme tout le monde. Comme tous ceux qui ont peur.
Cette nuit passa plus vite qu’elle n’avait commencée. Je n’ai pas trouvé le sommeil mais je rêvassais. J’ai eu ces réflexions vis-à-vis de la politique, puis rêvassée à propos de ma vie. Ce qu’elle était, ce qu’elle ne devait pas devenir, ce qu’elle pouvait devenir. Ce que je voulais devenir... Avoir quelques amis. Être en paix. Ne plus avoir peur. Les banalités fondamentales. Peu importe comment on les maquille, se sont toutes et toujours les mêmes. Les désirs normaux d’une humaine de mon âge d’alors.
Je rêvais d’un bureau tranquille et calme. D’une bibliothèque personnelle. De vivre avec quelqu’un en qui j’ai confiance. J’ai rêvassé sur l’amitié et l’amour. Sur la confiance et l’apaisement.
Sur ce que j’étais capable de faire et ce que j’avais envie de faire. J’ai beaucoup réfléchit vu que je n’arrivais pas à m’endormir.
J’ai appris à mieux me connaitre. Qui j’étais. Ce que je voulais.
Mon existence insignifiante et normale dans ce tout petit recoin du monde.
La pluie me berçait. J’étais paisible. Réfléchir à la politique et aux règles m’avait un peu attristée et démoralisée. Rêvasser sur l’amitié et l’amour ensuite, me faisant parfois rire ou sourire.
J’avais encore de beaux espoirs.
Cette belle nuit se termina doucement quand la lueur matinale se tamisa insensiblement au travers de la pluie. Le ciel devenait seulement sombre. Le jour se levait. J’avais la gorge sèche mais pas si faim.
Mon réveil en sursaut eu lieu quand j’entendis la porte s’ouvrir. J’ai paniqué une seconde en me redressant et restais cachée en priant pour qu’il ne me voie pas.
La porte se referma peu après ; il était reparti.
J’eu le temps de remettre tout en ordre avant de repartir à mon tour.
Personne ne remarqua rien. Je passais une journée fatigante après ma nuit blanche, mais sans regrets. Je pris mon mal en patience. Je me souviens avoir souri plus que d’habitude en faisant un signe à la fille qui me disait bonjour. Cela eu l’air de l’étonner et de l’amuser. Elle se mit à bavarder jovialement avec ses amies comme d’habitude.
Je me suis peut-être un peu assoupie en cours pour la première fois. J’étais plus souriante que d’habitude ce jour là il parait.
~
L’autre rencontre qui m’a touché cette année là commença un autre soir à la bibliothèque.
Les élèves ne s’embêtaient plus à attendre la venue du gestionnaire absent pour emprunter les livres et une certaine anarchie régnait. Personne n’allait voler des livres abimés pour leur profit cependant.
Je faisais mes devoirs. Je n’aidais plus à ranger. Ce n’était pas ma responsabilité, tout le monde avait été clair là-dessus.
Un soir que rien ne différenciait d’un autre, la fille arriva avec ses amies. Je relevais la tête pour voir qui était entré. Je la reconnaissais mais allais baisser la tête avant de la voir me faire signe. Cela me surprenait mais me faisait aussi plaisir. Je lui fis un signe avec un petit sourire maladroit avant de me cacher derrière mes feuilles gribouillées. J’étais nerveuse en imaginant son regard. J’étais faible et apeurée. Elle s’approchait. Ses amies restaient derrière, occupées à autre chose. Elle venait me parler, à moi.
J’ai timidement relevée la tête vers elle quand elle m’adressa la parole.
Elle me demanda de l’excuser de me déranger, puis si éventuellement je pouvais les aider sur un travail à faire ou un autre. Elles avaient des difficultés diverses en ce moment.
Moi ? Aider ?
J’ai commencé à entrouvrir la bouche pour répondre quelque chose. Son visage s’est éclairé bizarrement. Mes mots sont restés bloqués une seconde dans mes poumons.
Milles choses à dire me sont passées par la tête brièvement. J’avais peur, je ne valais rien. J’étais loin d’être la meilleure élève.
Une sueur s’échappait soudainement de moi et au lieu de répondre, mon regard fuyait.
Elle se retourna et fit un non de la tête à ses amies. J’avais échoué.
Elle se rapprocha un peu de moi en déplaçant la chaise où elle s’était assise.
Elle me dit que je n’avais rien à craindre d’elles. Cela me surprit.
Elle rajouta d’autres choses rassurantes l’une après l’autre mais je ne les entendais pas vraiment.
Pourquoi moi ? Pour une raison proche de celle qui me faisait choisir mes amis ? Quelle peur je pouvais bien apaiser ?
Pourquoi étais-je paralysée quand on m’approchait alors que j’arrivais à aller parler aux adultes quand il le fallait ?
Elle s’excusa encore. Elle allait repartir. J’avais horriblement mal au ventre et parvint à lui murmurer douloureusement d’attendre. Elle se rassit doucement et se rapprocha encore. Ma voix plus faible que jamais, je parvenais à lui dire quelque chose. Je lui demandais en quoi je pouvais les aider.
Elle se mit à sourire et presque à rire. Elle s’exclama gaiement qu’elle savait bien que j’étais seulement timide. Elle dit à ses amies de venir pendant que je me sentais rougir de nervosité.
Je ne savais pas vraiment comment les autres me voyaient mais je n’imaginais rien de flatteur. Je crois qu’à sa manière, elle m’avait complimentée.
Ses amies vinrent s’installer à la table, pendant qu’elle leur expliquait d’une voix claire qu’il fallait être prévenantes et gentilles avec moi car j’étais un peu timide. Les deux amies acquiescèrent sans sourciller.
Pendant qu’elles s’installaient, j’essayer de respirer un peu mieux et de me contenir. La fille avait sorti les devoirs scientifiques identiques à ceux qui étaient devant moi. Elle commença par me poser des questions triviales sur le cours.
Sans réfléchir, je lui répondais assez simplement les réponses d’une petite voix et essayais d’expliquer la résolution de l’exercice.
Nous discutâmes tranquillement en travaillant sur une chose ou une autre. Ses deux amies en face de moi me posèrent aussi quelques questions de temps en temps. Je découvrais leur visage.
La fille me posa une question ouverte sur un problème littéraire qui était un autre travail.
J’ai parlé toute seule, les mots s’échappant sans que j’aie le temps de les contrôler.
Au bout d’un moment, je remarquais au milieu d’une phrase que j’énonçais que toutes les trois me regardaient en silence, les yeux agrandis par un sentiment d’étonnement.
J’ai perdu mon souffle. La fille s’est mise à rire. Elle m’expliqua d’une voix joviale qu’elles ne s’étaient pas attendues à m’entendre parler aussi facilement.
Je répondis un peu timidement que je savais parler. C’était juste que...
Mes mots s’abimèrent de nouveau en tentant de formuler une explication à mon comportement.
La fille me tapota l’épaule comme pour compatir et me déclara rayonnante de ne pas me faire de soucis, car elles savaient que j’étais sympa de toute façon désormais.
Je perdais le fil mais je m’étais sentie rassurée par ses mots.
Une heure ou deux passa entre travail et discussions légères. Je participais à peine mais toute les trois me donnaient souvent la parole.
Je leur expliquais pour répondre à leur curiosité pourquoi je passais tant de temps à la bibliothèque. Parce que c’est le seul endroit du lycée où je me sentais à l’aise. L’une des amies s’étira en arrière en reconnaissant que l’endroit était tranquille.
C’était beaucoup plus pour moi. Elles ne comprirent pas. Je déglutissais avant d’expliquer un peu. Cela me fit mal.
J’avouais être très timide et qu’ici j’avais moins peur. Et aussi que quand mes règles me faisaient souffrir, tout était pire.
Je me sentie honteuse et ne me rappelais plus pourquoi j’avais dit ça.
L’autre amie demanda d’une voix inquiète si cela me faisait tant souffrir que cela.
La question était innocente mais l’autre amie lui tapa dans le dos pour lui signifier son manque de tact.
Moi je laissais s’écouler hors de ma bouche quelques adjectifs qui dérivaient ce que je ressentais quand mes règles arrivaient. Sur les douleurs, mais aussi sur mes peurs qui s’amplifiaient.
Un silence triste suivit mes mots. La fille qui était la plus hardie du groupe me dit qu’elle était désolée que ce soit si douloureux pour moi.
La première amie me demanda quels médicaments je prenais pour apaiser ça. Rien. Ma réponse les effraya. Je bredouillais quelque chose comme quoi je n’avais pas les moyens d’en acheter, ni l’habitude d’en prendre et n’y connaissais rien.
La deuxième amie se pencha un peu en avant vers moi. Elle me perça d’un regard étrange qui trahissait de l’inquiétude. Sa voix était aussi empreinte de peine mais chargée d’une sincérité qui vibra en moi.
Elle me dit ou m’implora en me gardant de façon un peu forcée mon regard dans le sien, de venir les prochaines fois que cela arrivera. Elle me demande de le faire, répété.
La façon intimidante dont elle s’était avancée au-dessus de la table et son regard plongé dans le mien me paralysaient d’effroi. Son visage compatissant et sa demande gentille mais forcée me donnèrent un profond vertige. Tout tournait dans ma tête et en moi. J’étais stupéfaite ou choquée. Mon visage étonné et paralysé laissa m’échapper un accord sorti sans grande résistance ni contrôle.
D’accord.
Elle se rassit normalement sans en rajouter, et le sort qui me tétanisait se leva.
La fille se mit à rire à nouveau avec une certaine gentillesse. Elle me répéta de ne pas me faire de soucis.
Elles partagèrent ensuite quelques idées et avis personnels sur le sujet, puis sur d’autres, et la discussion dévia tout naturellement.
Je souriais un peu. Des amies étaient venues me trouver moi.
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Sur le départ, la première amie de la fille me remercia encore pour mon aide. La deuxième voulu me prendre la main mais hésita. Je ne reculais pas mais ne comprenais pas. Je li montrais ma main qu’elle avait regardé avec insistance, un peu perplexe. Elle la prit entre les siennes et me regardant de nouveau droit dans les yeux, me rappela de venir la voir ou les trouver la prochaine fois que j’aurai mes douleurs qui commenceraient. Elle me faisait un peu peur et me semblait sincèrement aimable en même temps.
Mes mots perdus, je hochais la tête en murmurant un oui qu’elle entendit. Elle fit un sourire satisfait et me relâcha. Elle me dit à demain en s’éloignant.
La fille s’approchant à son tour de la porte me dit que comme j’avais pu le constater, elles étaient sympas.
J’acquiesçais de la tête, mais lui demander ensuite d’attendre une seconde avant qu’elle ne parte.
Elle se retourna et attendit ma question.
A - Pourquoi moi ?
La question la fit sourire et rire un peu. Elle me répondit qu’il y’avait tout un tas de raisons. Qu’elles m’avaient trouvée sympa, intéressante, et que cela leur avait donné envie de se rapprocher de moi. Elle hésita à rajouter autre chose mais se ravisa avec un grand sourire amusé qui cachait quelque chose.
Elle me dit qu’elle avait une amie qui me ressemblait. Quelqu’un de très timide mais quelqu’un de très bien.
Du coup, elle s’était dite en me voyant que cela valait la peine d’essayer de me connaitre.
Il y’avait un peu de mes critères, mais c’était très différent.
Je l’ai remerciée pour l’instant. Elle m’a saluée et s’est sauvée pour rejoindre ses amies.
Je suis partie peu de temps après elles, la tête toute embrumée par toutes les conversations ayant eu lieu en cette fin d’après-midi.
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