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A  作者: 蕤
Chapitre 11 - Mon dénouement
38/41

Mon dénouement - Partie 1

Les années s’écoulaient à leur rythme.

La petite société isolée vivait tranquillement.

Nous étions devenues un petit village discret qui s’amusait à rester secret.


Il y eut des belles histoires et d’autres plus tristes. Des amours, même quelques naissances, mais aussi des avortements et des morts douloureuses.


Quelques années de construction furent suivies par l’installation d’un rythme tranquille d’entretien et de croisière.

Les loisirs avaient pu prendre un peu de place maintenant que tout fonctionnait bien.


J’ai écrit ce journal sur la suggestion d’une amie.


Mon souhait de ne rien laisser derrière moi se heurte à un instant que ce journal flattait.

Mais à priori, il disparaitra avec moi.

Il tombera dans l’oubli, entre les mains d’une personne qui m’est chère.


Régulièrement, je suis redescendue dans le gouffre, pour faire avancer mon plan de papillon.


J’étais toujours désespérément seule à ces moments-là.

Alors que j’enflammais de plus en plus vivement de grands flambeaux d’espoir dans l’obscurité.


Je ne rouvrais pas la porte, mais je la transformais.

Sans jamais personne pour venir me parler ou voir dans ces moments-là, quand j’étais seule face au pouvoir et à l’ambition, j’ai fini par croire que j’étais bel et bien la dernière.


La dernière sorcière, bien que tout le monde chez moi désormais m’appelait ange.


Mon rêve fou et que j’espérais raisonnable, il semblait continuer de progresser sans rien pour s’y opposer.


Plus que de crier victoire, ma satisfaction était entachée par cette solitude calme.

Même s’il était plus sûr de ne pas être vue, au fond de moi j’avais tout de même le désir naturel d’être remarquée.

J’avais le désir de rencontrer quelqu’un d’autre comme moi...

Quelqu’un qui puisse partager ma foi profonde, et le même rêve que moi.


Une part égoïste de moi, l’humainement insatiable, n’était pas satisfaite par cette victoire invisible et méconnue à tout jamais.


Cela me faisait sourire d’entendre mes instincts primaires s’exprimer.

Je les apaisais comme des enfants au fond de moi.


~


La lumière du jour cet automne-là était particulièrement belle, chargée de brumes et de parfums.


L’une de mes nombreuses amies me réveilla doucement ce matin là.

Je dormais plus longtemps que d’autres maintenant que j’avais vieillie de quelques années.


Des nouveaux venus avaient été aperçus elle m’informait.

Comme à mon habitude, je préférais aller les rencontrer la première tant que cela était possible.


Je me suis habillée et je suis partie dans la forêt à leur rencontre.


Les nouvelles venues se raréfiaient.

L’afflux des premières années s’était calmé. Leur nombre désormais était équivalent à celui des départs et décès.


Chaque mort qui avait lieu dans l’obscurité souterraine de ce lieu, elle participait à mon rêve d’une étrange façon.

Le corps retournait à la terre. L’esprit n’existait pas au-delà du corps selon moi.


Mais à chaque trépas dans cette région, la lueur dans l’obscurité sous nos pieds, elle vibrait d’un nouveau léger battement d’ailes de papillons.


J’avais fini par le remarquer avec le temps.

Pour mon idéologie, la mort avait peut-être bien une utilité...


Cela, je l’avais tenu absolument secret. Comme pour l’euthanasie, les risques de dérive étaient trop atroces et m’effrayaient.

Je n’en disais rien, et mon rêve en profitait simplement lorsque cela arrivait.


J’étais aussi opportuniste que toute vie, mais pas malveillante. Je refusais de le provoquer. Cela n’allait pas changer.


Ce jour là, je marchais en silence dans les bois en y repensant.

La brume cachait mes pieds. Cette obscurité blanche ne m’empêchait pas de trouver mon chemin, puis de les trouver elles.


~


Deux femmes plus jeunes que moi.

Deux jeunes adultes qui avaient l’air de ne pas être arrivées à cet endroit par hasard.


Elles discutaient sur un ton vif et manifestement agacé de leur situation.


L’une d’elles était habillée en tenue apra-militaire et semblait forte.

L’autre était habillée en costume de ville élégant et masculin, qui semblait complètement incroyable dans ces bois humides. Ses souliers cirés étaient d’ailleurs bien salis déjà.

Elle portait une cravate très masculine aussi, mais c’était pourtant bien une femme.


Elle me faisait penser à une ministre, tandis que l’autre avec son air guerrier serrait son garde du corps pour cette drôle de randonnée.


La ministre cherchait des notes dans ses feuilles et cherchait leur chemin sur une carte. La soldate la grondait sur le fait qu’elles soient désormais perdues. La ministre s’excusait toute désolée et perdait ses moyens.

C’était étrange à voir.


J’allais me montrer et leur proposer mon aide quand la soldate repéra soudainement ma présence.


En un clignement, elle avait dégainé un pistolet et le pointait dans ma direction, m’invectivant sèchement de me montrer.


Je l’assurais que je n’étais pas armée et que je les aiderais volontiers, si elle voulait bien se montrer moins belliqueuse.


Belliqueuse elle l’était, et insista plus bruyamment, mais sa camarade lui fit baisser son arme.


Je me montrais une fois que l’arme était rangée.

Je les rassurais, il n’y avait absolument rien qui puisse justifier l’arme par ici.


La soldate énervée faisait une moue, me dévisageant avec méfiance.

Elle demanda à la ministre quelque chose d’étrange, sans me quitter du regard.


J - C’est elle ?


L’autre ne sut pas lui donner de réponse. Elle ne savait pas si c’était moi.


Je leur ai dit constater qu’elles n’étaient clairement pas venues ici par hasard. Je leur demandais donc ce qu’elles cherchaient, afin que je puisse les aider à le trouver.


La soldate se détendit et me demanda si je connaissais bien la région. J’affirmais la chose.

Elles se firent un signe du regard et vinrent vers moi pour se présenter.


Elles me donnèrent deux faux noms.

Je leur donnais l’initiale de mon prénom.

Elles s’en contentèrent à mon étonnement.


Il y avait comme de l’électricité dans l’air quand je serrais la main de la ministre. Elle me dévisageait avec un air intrigué et triste. Leurs regards n’étaient pas comme pour toutes celles qui les avaient précédées.

Elles étaient venues pour quelque chose de précis que je ne devinais pas encore.


Quand j’ai serré la main de la soldate, j’ai senti distinctement le goût du sang et des centres dans ma bouche. Son regard me faisait peur.

Je me souviens m’être dit que cette femme pouvait bien être venue pour me tuer.


Les invitant à me suivre, nous sommes entrées plus avant chez moi.


~


Sur le chemin, tandis que nous commencions à croiser des habitantes et des sentiers aménagés, nous avons un peu parlé.


Je leur fis part des lignes de bienvenue habituelles.

Nos valeurs... Notre idéal...

Elles ne firent aucun, absolument aucun commentaire sur ce que je leur racontais.

Elles posaient juste quelques questions parfois.


Quand la brume se dissipait, nous étions sur la grande route encombrée d’herbes et de carcasses de véhicules.

Des silhouettes humaines passaient parfois leur chemin à proximité de nous et nous saluaient en passant.


Nous atteignîmes la berge du lac.

Je m’asseyais là, et leur demandais de me parler un peu à leur tour. J’ignorais encore ce qu’elles cherchaient.

Je regardais l’eau en attendant leur réponse.

La soldate gardait la main près de son arme en permanence j’avais remarqué.

La ministre réfléchissait.


Elles s’échangèrent quelques mots tout bas, à quelques mètres de moi.

Ce couple qu’elles formaient au bord de l’eau m’était, en dépit de l’image curieuse, de très triste augure.


Je le sentais venir.

Je l’avais craint sous une autre forme, mais je le reconnaissais.

J’avais eu peur de voir venir l’armée un jour pour me déloger.

Le destin et mes actes m’avaient envoyé ces deux femmes pour me répondre...


Je devinais sa question avant même qu’elle ne l’ait encore formulée.

La ministre s’approchait de moi et je me relevais.

Je lui confirmais alors même que sa question tardait à être prononcée.


A - C’est moi. Je suis la sorcière que vous recherchez.


La soldate a dégainé son pistolet et l’a aussitôt pointé vers mon torse.


~


Je leur répétais qu’elles n’avaient rien à craindre de moi. Elles doutaient.

La ministre me demanda avec fausse naïveté une preuve.

Je ne pouvais pas leur faire de tour de magie, je leur demandais donc ce qu’elles voulaient savoir à la place.


J - Si tu es bien la sorcière, alors tu avais dû affronter quelque chose à ton arrivée...


Une question ouverte.

Elles connaissaient cet endroit et son histoire. Et sans doutes des choses que je ne savais pas.

Je ne pouvais pas mentir, je leur confirmais simplement que oui. J’avais tué dieu.


Elles eurent l’air choquées.

Tuée ?

J’avais réussi à la tuer ?


Même la soldate perdait sa concentration, hébétée par ma réponse.

Elles ne me croyaient pas.


Je leur proposais un accord. Je leur montrerais ce qu’elles voudraient et leur dirais ce qu’elles voulaient savoir, en échange de deux informations.

D’abord leur objectif réel, et enfin l’histoire que je n’avais pu découvrir sur mon passé. Ce qu’elles savaient elles sur l’historique de ce lieu.


Elles prirent une minute de réflexion et acceptèrent.


La soldate rangea son arme et se présenta à nouveau à moi, mais en me donnant son grade militaire.

Elle m’affirma être là en mission de reconnaissance sur ordre du patron.

Le patron ?


La ministre enchaina en me demandant si j’avais vraiment cru que personne ne remarquerait ce que je faisais ici. Elles étaient au courant, les instances supérieures.


Qui ? L’armée ? Le gouvernement local ?

Elle hocha négativement la tête.

Plus haut.

Tout en haut...

Le patron.


Le président ? J’avais du mal à le croire.

Mais pourquoi l’armée ne gardait pas l’endroit s’il représentait quelque chose ? Pourquoi seulement elles deux étaient là si ce lieu avait réellement une importance pour l’état ?


Parceque cet endroit devait rester secret aux yeux du monde entier, extérieurs et intérieurs.

Le patron gardait l’atout de cet endroit sous le coude, mais pour s’assurer de le garder secret...

Il était plus pragmatique qu’il reste oublié par l’Histoire toute entière, au lieu d’être étroitement surveillé en attirant l’attention.


A notre époque me confia la ministre, surveiller quelque chose revenait à le mettre en lumière pour toutes les forces étrangères. Et l’atout qui demeurait là, il le gardait de la sorte dans l’ombre.


La soldate me révéla qu’officiellement, toute la région était catégorisée en zone de test nucléaire et qu’un décret autorisait toujours l’évacuation sans préavis des villages environnants avant qu’une frappe n’ait lieu.


Cela faisait beaucoup de révélations choquantes.

J’avais du mal à y croire et encore plus à l’accepter.

Le sommet de l’état savait quelque chose sur le pouvoir de ce lieu, et avait le droit d’anéantir la région pour en protéger le secret ?


J - Plutôt pour éviter qu’il ne tombe entre de mauvaises mains...


Je regardais le lac et le paysage si paisibles.

Tout pouvait disparaitre ?


Une transcendance infiniment plus vaste et forte que la mienne me tenait déjà entre ses crocs depuis le début ?

J’étais une fourmi qui n’avait jamais réalisé...


Ces deux femmes étaient en mission de reconnaissance...

Cela signifiait qu’en fonction du rapport qu’elles feraient à leurs supérieurs, c’était jusqu’au feu nucléaire qui pourrait un jour prochain s’abattre sur la région entière ?


Elles confirmèrent ma crainte la plus folle d’un hochement de tête tout simple.


J - Cela dépend... De ce que tu as fait ici.


Un rappel sinistre m’écrasait les épaules soudainement.

Mon jugement...


J’avais tué dieu pour son ambition.

Ces deux femmes étaient venues juger de la mienne...


J’ai retenu mes larmes.


~


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