表示調整
閉じる
挿絵表示切替ボタン
▼配色
▼行間
▼文字サイズ
▼メニューバー
×閉じる

ブックマークに追加しました

設定
0/400
設定を保存しました
エラーが発生しました
※文字以内
ブックマークを解除しました。

エラーが発生しました。

エラーの原因がわからない場合はヘルプセンターをご確認ください。

ブックマーク機能を使うにはログインしてください。
A  作者: 蕤
Chapitre 10 - Ma maison
33/41

Ma maison - Partie 9

J’étais retournée faire du troc au village.

Je pense que mon attitude et mon visage trahissaient ce qu’il s’était passé, car personne ne me posa la moindre question sur ma jeune amie absente, pas même les jeunes d’ordinaire si curieux.


Je leur ai donné quelques-unes de ses affaires dont je n’avais pas ou plus l’utilité. Je suis repartie vite et cette fois-là je n’ai pas remarqué que l’on m’avait suivie.


Après des heures de marche dans les bois et la nuit arrivant, j’ai fini par l’entendre. Une gamine d’à peine douze ans. Je la remarquais qui se cachait de moi tout en me suivant.


Je devais la ramener chez elle et je n’en étais pas réjouie. D’abord je me suis dissimulée pour l’attraper. Apparemment je me débrouillais bien pour me fondre dans mon environnement. Sitôt adossée entre deux arbres et leur ombre, elle ne me vit plus et s’approcha jusqu’à être à portée de ma main.

Si seulement les lapins tombaient si facilement dans les pièges, je n’aurais jamais eu faim.


Je l’ai attrapée et bloquée. Je l’ai interrogée sur sa présence et son identité.

Passée la stupeur, elle ne montra pas de signe de regret ou de peur, mais plutôt une détermination enfantine inattendue.


Elle réfuta la curiosité habituelle concernant l’antre de la sorcière, affirmant plutôt vouloir apprendre à vivre comme moi. J’ai soupiré et commencé à retourner vers le village. Je lui ai dit qu’elle était trop jeune.

Elle voulait rester là et prétendit être de toute façon orpheline.

Je ne la croyais pas.


Elle ne voulait pas me suivre pour aller le confirmer, mais comme j’allais de toute façon y retourner, elle préférait m’attendre là.

Je me suis donnée un air menaçant, sans réfléchir. Lui saisissant les joues, je lui ai dit que les sorcières n’appréciaient pas que l’on tente de leur faire du chantage.


- Je sais, c’est pour cela que tu vis là.


Elle n’avait pas tort. Je voulais garder ma liberté de volonté.

Mais en voulant m’assurer de son histoire auprès du village, je cherchais seulement à m’assurer de ne pas perdre un allié pour en faire un ennemi. Je dépendais d’eux.


Je lui ai dit de m’accompagner pendant que je réfléchissais. Elle refusa. Je lui dis ne pouvoir accepter la présence de quelqu’un sans une certaine confiance. Elle était libre d’agir mais moi aussi. Si elle ne revenait pas, je ne pourrai pas lui faire confiance.


Là elle se résigna. Sur le temps de la longue marche, elle put me raconter son histoire qui gagnait en crédibilité.

C’était une voisine perdue qui habitait là depuis peu, malheureuse. Elle ne m’avait vue qu’une fois quand j’étais venue avec mon amie.


Elle me demanda si je vivais avec d’autres encore. Je lui ai dit sans détour ce que mon amie était devenue.

La vie et la mort des autres, je ne souhaitais plus vraiment les voir évoluer autour de moi et m’y lier...


J’avais beaucoup de prétextes pour la ramener là, et bien peu de raisons de la laisser me suivre.

Une phrase de mon amie me hantait encore en silence. D’autres viendront.

D’autres viendront.


Je n’avais pas eu envie de l’accepter.

Celle là je pouvais refuser sa venue à cause de son âge et du fait qu’elle vivait au village dont je dépendais.

Quelque désespoir et fatigue m’ont submergée. Je me suis demandée s’il me fallait être moins aimable au village pour éviter cette attraction.

Si je me prétendais méchante, j’aurais peut-être plus de paix ?


Et mon souhait de tranquillité ne semblait pas vouloir s’exaucer lui en revanche. Il était de nouveau remis en question.


Pourquoi croyait-elle que vivre comme moi était plus simple qu’en société ? Elle l’ignorait. Elle m’avait suivi sur un coup de tête instinctif. Je lui faisais ce reproche.


Elle dit supposer que je représentais un espoir d’une vie moins triste.

Le mot espoir m’interpellait.


L’espoir de voir quelque chose se réaliser, quelque chose changer.


Je lui ai demandé quel souhait aurait été le sien, si je pouvais l’exaucer. Comment aurait-elle voulue que le monde change si elle en avait eu la capacité ?


Nous marchions tranquillement dans le noir. Elle ne répondit pas.


Elle me retourna finalement la question. Et moi ?


Moi je ne voulais pas me mêler aux fonctionnements du monde justement. Si j’avais le pouvoir d’exaucer mon souhait, c’eut été de vivre en paix dans la solitude.


Elle me dit que l’humain n’était pas fait pour cela, et que je n’avais pas répondu à sa question.

Mon cœur s’est pincé en l’entendant.


Si je pouvais changer le monde, je ne le ferais pas. Car cela déclencherai une guerre contre moi.

Ce fut ma réponse. Ce n’était pas ce qu’elle espérait entendre évidemment.


Et si je pouvais en plus éviter la guerre insista t’-elle. Que ferais-je ?


Diminuer la peur fondamentale de la mort je suggérais. Apaiser la vie pour que son caractère opportuniste se détende et gagne en douceur. Quelque chose comme ça, mais il n’y avait rien de plus futile que de rêver à cela.


Nous arrivions au village. Je ne m’étais toujours pas vraiment décidée.

J’hésitais entre les voix qui me suggéraient de réfléchir avec prudence à mes actes, et celles d’agir avec plus de naturel et d’instinct. Elle le vit, et me le fit remarquer. En réalité je ne savais pas ce que je voulais.


Je ne savais pas quoi faire d’elle, ni de sa vie, ni de ma feuille blanche ou de mon nom.


Qu’est-ce que je voulais, au-delà de ma paix ? Au-delà de ma prudence pour éviter les conflits et les guerres...

Ma vie là, cela avait été une retraite hors de la civilisation en lutte et souffrance pour respirer et me reposer.


J’avais bien voulue plus autrefois.

Il m’était difficile de concilier ma nature humaine avec ma psychologie fuyarde.


Je ne savais pas quoi dire et je suis restée là à l’orée du bois.


Avancer vers une ambition, quelle qu’elle fut, était douloureux. Le monde résistait à tout changement. La transcendance m’avait déjà tant éraflée. Je me lamentais sur mon sort sans tenter de vivre et m’imposer. Des idées noires se mirent à tourner autour de moi.


~


J’ai paniqué.

Mes résignations avaient été mûries par la nécessité face aux souffrances de mon existence. Une misère présente à tout instant et différente de la peur.


Des blessures dont on ne guérit pas. On se construit autour comme l’on peut.

Une envie de hurler me revenait dans un lointain recoin de mon crâne.

Une envie de détruire tout ce qui avait pu me faire souffrir.

Le hurlement inutile me tourmentait.


La vengeance, l’ambition, la peur.

Je voulais rejeter ces parts de moi-même par où entre le malheur.


J’avais entendu quelqu’un dire à l’école qu’une différence entre un enfant et un adulte, c’est que l’enfant veux changer le monde et les autres, quand l’adulte veux se changer lui-même.

Je n’étais nulle part.


Et cette fillette, je n’arrivais pas à choisir quoi faire d’elle. Cette incapacité à décider m’enrageait.

Je n’avais aucune raison de la laisser venir et l’emmener, et aucun bon prétexte non plus pour la rejeter.

Quoi qu’en penseraient les habitants endormis du village.


Et cette image de la feuille blanche m’obsédait également... Je m’énervais.

La société dans laquelle j’avais vécue et grandie m’avait rendue furieuse tant de fois.


Les politiciens tentaient au moins un peu de changer les choses et d’en améliorer certaines selon leurs convictions et besoins. Tenter d’améliore quelque chose, c’était commencer une longue vie conflictuelle... Mais c’était la nature humaine, et même elle de tout ce qui vie, au moins en partie.


Tenter d’apporter quelque chose de bien, pour quelqu’un ou quelque chose, c’est un changement dans le pouvoir.

Eventuellement en prenant du temps pour diminuer les chocs et la résistance...

Comme en mécanique en réalité.

La lenteur facilite bien des changements... ça, les cultures humaines ne semblaient pas l’avoir encore entièrement assimilé à mes yeux. L’impatience, la nécessité urgente ou l’opportunisme exacerbé, et c’est la guerre.


Une intense réflexion s’anima en moi assez rapidement. C’était le temps de prendre une décision intelligente, comme à l’époque où j’avais vaincue cette chose sombre.

J’étais encore capable d’être assez intelligente en dépit d’un contexte effroyablement abstrait.


Le choix de mon avenir...

Au moins en partie.


J’ai dessiné au sol un symbole, le mien, pour le montrer à la fille avant de la ramener au village.

Je lui ai dit que si elle voulait venir vivre comme moi, il lui faudrait me retrouver seule.


Je lui ai promis que si elle y parvenait, je l’accueillerai.

Elle se résigna à accepter ce défi. Repars un autre jour après y avoir repensé.


Je suis repartie au cœur de la nuit, mettant désormais en forme un nouveau plan pour ma propre existence.

De gros fragments d’idées anciennes se mettaient en mouvement comme de vieux vaisseaux dans mon esprit, pour venir construire une nouvelle ambition plus ou moins étrange.


Quelque chose pour concilier ce manque cruel d’ambition dans ma vie, ce gouffre aberrant, avec mes préférences concrètes sur ma façon de vivre.

Déjà j’allais rentrer chez moi.


Ensuite j’allais trouver le moyen de libérer et soulager la douleur de cette petite enfant en pleurs au fond de mes souvenirs.


Mais plus que tout cela, je commençais à accepter mon humanité en construisant une ambition de changement. Une ambition qui puisse me convenir, tant sur le fond que la forme et les moyens en œuvre.

Je n’allais pas changer du tout au tout et déclarer une guerre contre mon pays natal.


En revanche, je souriais à l’opportunité éventuelle qui m’appartenais.


Celle que j’avais refusée jusque-là d’employer. La feuille blanche à laquelle je n’avais jamais entièrement cru.

Je souriais en pensant à la formule saugrenue que j’avais peut-être bien l’opportunité de faire naître mon ambition précisément là où celle de dieu s’était arrêtée...


Peu de héros avaient eu une telle chance dans leurs légendes. Y croire bien peu ne m’empêchait pas d’en rire.

J’allais essayer de l’utiliser cette feuille blanche, tout en douceur pour commencer.


Avec le temps, un jour ou l’autre j’allais bien voir si quelque chose que je ne comprenais pas pouvait se révéler vrai. Toute la difficulté était encore de l’accepter.

J’avais vraiment du mal... Mon amie me l’avait reproché si souvent.


Désormais j’allais essayer d’agir, et peut-être bien espérer que quelque chose que j’aurais initié se réalise.

J’allais essayer de devenir une sorcière après tout ce temps passer à le refuser.


Que voulez-vous, certains évoluent lentement. Ils n’en deviennent pas forcément moins intéressant pour autant.

J’allais essayer...


Je traversais la forêt au milieu de l’obscurité et bientôt l’aube apparaissait.

Je croisais ensuite mon symbole sur mon chemin. J’arrivais.

Là où allait commencer à germer mon ambition.


~


Une bonne préparation est capitale à tout projet, et un avancement étape par étape est préférable pour assurer les fondations ou les arrières progressivement. Aussi pour ne pas dévoiler brusquement l’ampleur des ambitions.

La patience j’en avais. Les premières étapes étaient innocentes et pouvaient rapidement commencer.


Comme mon ambition simple de vivre seule et en paix avait pu soulever des épreuves et conséquences invraisemblables, qui aurait pu me prédire ce qu’il allait advenir après avoir simplement passé une nuit au fond de la mine ?

Plus que des lieux, des évènements apparemment anodins peuvent se révéler être des pièces obscures, et personne ne saurait dire ce qu’ils vont entrainer.


Moi je voyais toujours la même chose au cœur de l’obscurité.

L’évènement apparemment anodin pour le monde et moi-même était ma décision d’aller passer une nuit en bas...


L’endroit où mon amie m’avait fait accepter sa présence, car elle avait foi en moi plus qu’en ce qui pouvait se trouver là. Là où mon prétendu pouvoir se ressourçait. J’allais donc voir si la nuit et le sommeil me révèleraient quelque chose comme ils l’avaient habituellement fait à cet endroit.


En bas, le sarcophage n’avait pas bougé. Le dessin était légèrement effacé par le vent, rien de plus n’avait changé.

Le faisceau lumineux de ma lampe n’était plus dévié comme autrefois en passant vers le centre de l’endroit. La porte était fermée.

Je m’installais là.


Avec la patience et la fatigue, le rêve allait l’emporter sur la réalité en moi.

Nous allions voir si comme certains le prétendirent, quelque chose pouvait passer d’un côté à l’autre en cet endroit ou avec cette foi. Un peu de la réalité dans le rêve, et un peu de rêve entrer dans la réalité...


Je me suis lentement assoupie.


~


Je suis faible de conviction et de confiance. Je l’ai toujours été ; rien n’a pu le changer. Mon amour me l’a fait oublier quelques temps. Ma jeune amie m’a aidé à accepter de croire et espérer un peu au-delà de ce que mon paradigme connait.


Même ce plan qui débutait, je suis restée sceptique tout au long de son avancée.

A chaque étape, je doutais de sa véracité comme de son progrès.

Cette nuit-là n’était pas différente.

Je ne croyais pas que quoi que ce soit puisse se passer. Il n’allait absolument rien se passer et j’allais ressortir en ayant perdu mon temps et un peu de rêve.


J’étais descendue là comme un pèlerin espère entendre la voix de dieu ou d’un de ses anges. Ma conviction profonde allait vers la déception logique d’un tel fantasme. Pas d’autre ermite que moi-même ici.

Mais comme je vivais là, comme j’avais eu des raisons de douter griffées jusque sur ma peau et dans ma chair ; comme elles me l’avaient toute proposé, chacune à sa manière ; essayer quelque chose même sans y croire peut révéler des surprises. L’intuition n’est pas la compréhension.


Ne pas croire quelque chose possible me fermait des portes sur des idées et évènements que je n’aurais pas rencontrés autrement. Que la croyance soit basée sur quelque chose de vrai ou de faux d’ailleurs.

La véracité des fois et religions importait moins que leur pouvoir et leurs effets.


J’étais là, assoupie, défaitiste mais déterminée paradoxalement.

Rien n’allait arriver. Je refusais de croire en ce qui m’apeurait...


J’ai fait un cauchemar où dieu revenait se venger de moi. Sa silhouette sombre exaltant une force physique, magique, digne des animations américaines ou asiatiques. Le fantasme de la puissance par les pouvoirs extraordinaires.


Elle détruisait tout de rage et moi avec. Elle hurlait que je ne pouvais pas lui échapper. Elle me désintégrait en hurlant sa rage. Je me réveillais en sursaut et frissons, le cœur battant.


J’ai cru que c’était tout.

Mais je n’arrivais plus à bouger. Une présence semblait me paralyser, comme si elle était assise sur moi. J’ai cru même suffoquer pendant un instant.

Puis j’entendis un rire et tout s’évapora.


~


Je savais pertinemment où j’étais. Je reconnaissais aussi bien l’endroit que cet état de conscience lucide entre rêve et éveil.

Le sable sous mes pieds nus ondulait dans l’obscurité.


La lueur n’était plus la même qu’avant, elle était presque inexistante et je voyais ce qui se trouvait de l’autre côté, juste derrière. Deux personnes étaient là en train de discuter et de s’amuser en évoquant des souvenirs de moi.


Mon cœur s’est serré en les reconnaissant.

Mon amie lui disait en m’invitant à m’approcher qu’elle avait été certaine de ma venue.

La tête à côté aux cheveux longs qui se tourna vers moi me montra le visage que j’avais presque oublié. J’en sursautais.

Elle souriait simplement, l’air un peu triste.


Je lui ai demandé si elle était vraiment là.

Elle a hoché négativement la tête. Elle me dit n’être qu’un amalgame de quelques souvenirs qui s’étaient retrouvés là. Elle était ce qui était le plus proche de ce que fut mon amour, mais ce n’était évidemment pas elle réellement.


La revoir me faisait mal au cœur et je sentais mes larmes couler, ailleurs que là, sur mon vrai visage endormi.

Je leur ai demandé pourquoi elles étaient là et ce qu’elles étaient.

Mon amie me répondit que cela ne dépendait pas d’elles mais de moi.


Mon ancienne amour me fit remarquer que tout ce qui était arrivé là ces derniers temps n’avait dépendu que de moi. C’était à moi de choisir et d’assumer ce qui arrivait.


Les souhaits se réalisant malgré moi m’avaient amenée là, face à elles.

Elles m’encouragèrent dans mon choix d’animer un souhait, avec douceur et patience pour rester conforme à mes valeurs.


Cette discussion n’était qu’un fantasme né de la douleur du deuil. J’en étais un peu triste, mais pouvoir au moins ici leur dire au revoir et ce que j’avais sur le cœur me soulageait un peu.

Ces marionnettes jouèrent leur rôle apaisant sans trop de fausses notes.


Après un moment d’apaisement, je me suis reconcentrée sur mon plan.

Ce passage tendre et imprévu toucha à sa fin. Mon amour passé me rappelait des douceurs dont j’avais due me passer depuis des années, mais peut-être pas à jamais.

Après le dernier baiser, elle me demanda si je ne voulais vraiment pas essayer de la ramener.

J’ai répondu naturellement que je préférais trouver un nouvel amour à creuser les tombes pour tenter l’impossible.

Cela l’amusa. Elle me dit qu’elle serait toujours là, avant de disparaitre à jamais.


Les souvenirs étaient effectivement toujours là. Enfouis et remaniés, mais toujours là.


~


Mon plan commençait par une utilisation bénigne du pouvoir sensé se trouver là. Un test. Avancer étape par étape, calmement, prudemment, intelligemment. Anticiper l’improbable face à l’inconnu surtout.


Sans m’attendre à voir débarquer le président du pays ou un secrétaire de l’ONU, ou un extraterrestre si je tentais d’avancer brusquement ; je préférais anticiper que quelque chose quelque part risquait de s’élever contre moi si je me montrais trop pressée.


Il n’était pas exclu que quelqu’un d’autre que moi connaisse encore cet endroit et son histoire, que moi-même j’ignorais globalement...


Donc avant de risquer la guerre contre des inconnus dans l’obscurantisme et l’ignorance de leurs forces, ma première action était une reconnaissance pacifique des lieux.


Révéler mon existence pouvait être un risque face à d’hypothétiques prédateurs, mais en contrôlant bien ma tendance paranoïaque, je devais reconnaitre que concrètement, le risque que mes actions là entrainent ma mort violente très bientôt étaient négligeables. Je prenais le risque d’être vue dans ce que dieu appelait l’autre aspect de la réalité, peut-être. Les conséquences étaient troubles au mieux.


Sans ouvrir la porte, je tentais d’envoyer un message à la ronde.


Je n’y mettais aucun mot, seulement des images, celles que j’imaginais.

Comme lorsque j’avais pu choisir le déroulement du rêve de mon amie, j’animais un petit film que je souhaitais transmettre à la ronde.


Je montrais cet immense puit sanctuarisé, la porte se refermer, et mon symbole en signature.


Je ne savais pas prononcer de formules magiques pour canaliser le pouvoir. Je ne comptais pas non plus hurler ou tendre des muscles comme si la force physique allait être vecteur de mon idée.


Je me répétais le souhait et les images à transmettre.

Le message était simple pour peu que tout soit vrai.


Je voulais savoir si ce pouvoir existait tout simplement, en suggérant à quiconque pouvait le percevoir de venir me faire signe. Il me semblait que les médiums tentaient souvent cela. Je n’allais pas tenter toutes les semaines vu que je n’y croyais que trop peu moi-même.

Mais dans le doute, j’essayais sincèrement au moins une fois.

Comment aurais-je pu différencier le hasard du destin après tout.


Je souhaitais établir un contact avec d’éventuels acteurs autres que moi aussi liés à cet endroit, avant de tenter d’aller plus loin dans l’utilisation de ce pouvoir hypothétique.


Une réponse qui me parviendrait à l’avenir m’apprendrait beaucoup. Le silence me laisserait avancer tout doucement, confirmant le pouvoir autrement.


Je me suis réveillée peu après, avoir recommencé à rêver d’autre choses plus communes.


~


Il valait mieux vivre sans attendre de réponse de l’au-delà. Ne pas y croire facilitait la chose.


Ma vie continuait et je voyais mon projet fantasque, fantastique, comme une forme de création artistique abstraite.

Je ne lui accordais pas plus de signification que cela ne le méritait.


Je ne consacrais pas plus de temps que nécessaire à ce genre d’art qu’était mon plan de dessin pour la feuille blanche.

Je m’occupais d’entretenir mes cultures, de nourrir mes élevages de poissons et cette année de récolter suffisamment de bois tout en le séchant correctement.

Les rêves ne nourrissent pas après tout.


Après quelques jours, une surprise se présenta pourtant à moi.


~


評価をするにはログインしてください。
ブックマークに追加
ブックマーク機能を使うにはログインしてください。
― 新着の感想 ―
このエピソードに感想はまだ書かれていません。
感想一覧
+注意+

特に記載なき場合、掲載されている作品はすべてフィクションであり実在の人物・団体等とは一切関係ありません。
特に記載なき場合、掲載されている作品の著作権は作者にあります(一部作品除く)。
作者以外の方による作品の引用を超える無断転載は禁止しており、行った場合、著作権法の違反となります。

この作品はリンクフリーです。ご自由にリンク(紹介)してください。
この作品はスマートフォン対応です。スマートフォンかパソコンかを自動で判別し、適切なページを表示します。

↑ページトップへ