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A  作者: 蕤
Chapitre 10 - Ma maison
28/41

Ma maison - Partie 4

Je l’avais peu entendue durant la nuit.

Elle avait rajouté du bois dans le poêle et toussé un peu. C’était tout ce que j’avais entendu avant de m’endormir.


Vouloir aider et pouvoir le faire, cela demande des moyens mais aussi la confiance de l’autre, ou peut-être le respect. En tout cas cela demande une certaine relation que nous n’avons pas encore.

En ouvrant les yeux dans mon lit, je me disais qu’il manquait encore quelque chose, sans encore savoir vraiment quoi.


La lumière du jour filtrait sur les côtés de mon rideau, mais j’entendais encore la pluie et l’orage dehors.


Rhabillée, je l’ai trouvée somnolente en bas à côté du poêle. Elle avait peu dormi malgré la fatigue. Elle était épuisée mais trop mal à l’aise pour vraiment pouvoir se reposer.


Je descendais dans la pièce, pieds nus sur les marches en béton vieilli, puis sur le sol humide et couvert de mousse irrégulièrement. Elle me regardait d’un œil ne qui ne voulait pas dire grand-chose. Elle n’avait pas vraiment l’air d’être là, présente.


Je lui ai dit bonjour mais elle n’a pas réagi. J’ai commencé à préparer ma matinée sans m’en soucier.

Elle ne mangea pas. Elle ne répondait pas, mais elle me suivait du regard.

Je n’osais pas la toucher car je l’imaginais clairement paniquer et faire une crise si je l’effleurais.

Quand vint l’heure pour moi de sortir, j’hésitais.


Finalement j’ai reposé mon manteau.

Avec tous les gestes que cela demandait, les mouvements, les petits sons, les tintements, j’ai fait bouillir de l’eau pour des boissons. J’en avais très peu. J’ai mélangé sans réfléchir les restes de thé et de café que l’on m’avait autrefois donnée. Un dernier morceau de sucre en gros cristal coloré plongea dans le breuvage après les feuilles de tisanes qui me restaient également.

Quatre restes terminés par hasard dans une grande tasse pour elle.


Je lui ai apporté. Après plusieurs secondes à me dévisager, elle finit par se saisir de la tasse.

Je me suis assise sur le tas de bois sur le côté, une tasse d’eau chaude avec quelques miettes à la main pour moi.


Je lui ai demandé un peu naïvement si elle avait envie de parler.

Après une minute de silence, je lui ai dit que je comptais partir marcher toute la journée si elle voulait venir.

Elle a regardé ses pieds encore tremblants. Elle n’en aurait pas la force, je le voyais comme elle.


Moi je n’étais pas à l’aise à l’idée de la mettre dehors et pas plus à l’idée de la laisser chez moi toute la journée en mon absence.


J’ai regardé la pluie tomber dehors au travers d’une fenêtre un peu embuée. Peut-être que ma reconnaissance pouvait attendre un jour ou deux.

Je jouais machinalement avec mes lèvres, en réfléchissant, le regard tourné vers la pluie.

Je repensais à ma mère fumant ses cigarettes à de brefs moments, comme celui là.


Je pouvais toujours travailler dans la maison, il me restait mille choses à faire.

J’ai vu ses vêtements encore humides roulés en boule dans un coin à côté d’elle. J’ai soupiré à cette vue.


Je lui ai indiqué de se lever en lui faisant signe de le faire. Elle a hésité mais finit par le faire tandis que j’allais vers l’escalier.

A mi-hauteur vers l’étage, j’avais tendu une boucle de cordelette pour suspendre le linge entre le mur là et celui opposé, passant dans le grand espace vide au-dessus de ce foyer. Je lui ai demandé de me passer son linge en le pointant. Elle a posé sa tasse et s’est exécutée. Je l’ai essorée et suspendu, pièce par pièce, en faisant coulisser la cordelette. Son linge se retrouva à sécher au dessus de ce salon étrange.


~


Un peu après, nous étions de nouveau assises en bas, la lumière du jour prenant graduellement sa place.

Elle regardait un peu autour d’elle, non plus uniquement moi.

Elle fit une moue en buvant le contenu de sa tasse. Je lui proposais la mienne si elle préférait. Elle gouta ce que je buvais et ne compris pas. Cela me fit sourire.


Je n’avais pas grand-chose de goût à lui offrir. Elle commençait à comprendre.

Elle finit par s’excuser et me remercier pour la veille.

Je souriais gentiment sans répondre.

J’attendais avec elle maintenant.

Il pleuvait dehors. Il ne se passait rien à l’intérieur.


J’avais envie de l’entendre mais elle n’osait pas parler. Et moi je ne souhaitais pas encore particulièrement parler de ma vie non plus... J’ai cherché quelles questions poser qui ne risquaient pas de la brusquer.


Je lui ai proposé de cuire le repas qu’elle avait tenté de réchauffer la veille pour qu’elle mange un peu. Elle accepta.

Pendant que je lui préparais, je l’amenais doucement à me parler d’elle-même.

En parlant d’abord de son téléphone, des différentes sonneries suivant qui appelle.

Puis de camping et si elle en avait déjà fait autrefois. De ses chaussures, de ses goûts en matière de cuisine, de ses loisirs, un peu de ses proches.


Je parlais lentement et elle aussi, qui avait compris que sa langue natale n’était pas la mienne.

Elle venait d’une grande ville au sud est. Elle avait prit un train, une voiture qui passait, puis marché.


Un peu comme moi l’an passé.


Lorsque j’ai réalisé cela, j’ai cessé de bouger.


J’ai eu peur, très peur.


Je me suis retournée lentement vers elle pour la dévisager.


A - Est-ce que... Quelque chose en particulier t’as attirée par ici ?


Son regard fixe soutenait le mien avec des émotions incompréhensibles se révélant.


N - Une lueur... Et une silhouette... Et c’était toi.


J’ai reposé ce que je tenais.

Mes forces me quittaient. Je me suis assise.


Bien sûr.

Ce n’était pas dieu qui m’avait attirée, mais bien le ciel multicolore lui-même, l’ouverture...

Et après tout ce qui était arrivé, cette porte était restée entrouverte.

Cette lueur pouvait continuer d’attirer quelques personnes comme moi de temps en temps...

Des personnes animées du même mélange d’espoirs et de désespoir.


Quoique le sien me sembla plus sinistre, je ne doutais pas vraiment de ce qu’elle venait de me dire.

Mais j’étais au contraire un peu abattue à l’idée de ce que cela signifiait.


Pourquoi était-elle venue vers moi ? Et pourquoi m’avait-elle vue ?

Je ne lui posais que la première question par anticipation de la réponse à l’autre.


Pour la première fois elle baissait timidement les yeux.


N - Ce n’était qu’un rêve dénué de sens où je te voyais... Mais si je suis venue ici, c’était parceque cet endroit n’est pas pire qu’un autre pour mourir.


Elle ne relevait plus la tête.

Elle avait révélé un gros morceau de son cœur et de son histoire avec ce dernier mot, un peu abruptement.


J’avais de la peine pour elle, avant de m’inquiéter pour la lueur qui subsistait sous nos pieds, au fond de cette mine.

J’avais d’abord de la sympathie pour elle.


Avec toute la délicatesse du monde, j’ai voulu la rassurer ou l’apaiser. J’ai cherché les bons mots ou les bons gestes pour réagir à sa déclaration. J’ai un peu tout envisagé très rapidement. Je n’ai pas trouvé.


Je lui ai desserré les mains crispées et je lui ai tenu la main.

J’essayais de lui signifier ma sympathie avec toute la délicatesse du monde ; mais sans certitude de l’atteindre.


Elle regardait sa main tenue entre les miennes en tremblotant encore.

Elle hésitait, car elle ne savait plus ce qu’elle devait croire.


Elle avait suivi une chimère à défaut d’autre chose, sans y croire, sans plus croire à rien. Et quelques images n’ayant jamais eu de sens au-delà d’un certain attrait venaient de se révéler réalité devant elle. Elle s’était égarée entre raison et incompréhension. Elle ne savait plus quoi faire.


Je lui ai dit de prendre son temps, et je me suis permise de passer ma main sur ses cheveux amicalement.

Elle était encore un peu choquée, de m’avoir rencontrée et de m’avoir avoué sa volonté.


~


Avant d’aller à l’ancien garage pour commencer à bricoler, je lui ai dit que nous pourrions en reparler une fois qu’elle se serrait reposée un peu. Je lui suggérais d’aller dormir à l’étage car j’allais travailler par là en bas et faire du bruit.

Elle est montée en silence avec son sac et mes vieux vêtements sur le dos.


Par chance ou malchance, un sort du destin nous avait amenées à nous croiser à cet endroit.

Comme pour elle et pire que pour elle, un cauchemar en moi se révélait dans sa réalité.


Certains prennent peur en réalisant avec effroi que leur patrie les a trahis, et qu’au lieu d’aider à sauver des vies, leurs actes et travaux aidaient à en massacrer. Réaliser que notre héro était un boucher. Que notre bien aimé nous a trompé depuis le premier jour.


Ce choc venait d’éclater entre nous. Elle en réalisant que quelque chose l’avait appelée ici d’une façon inquiétante car surnaturelle.

Moi, bien plus sombre, ce choc m’avait fait réaliser que cette sombre lueur avait une influence bien au-delà de ma seule personne...


J’avais crue être la seule au monde, mais je n’avais peut-être même pas été la première...


Avec ou sans dieu, il y avait là un pouvoir que je ne comprenais pas.


La mauvaise nouvelle étant que cette preuve de réalité qu’elle m’apportait allait me forcer à y retourner.

Rien n’était terminé la dessous en vérité...

Comme un traumatisme que j’aurai refoulé, je subissais les signes me signifiant qu’il allait me falloir y redescendre.


J’ai tristement soupiré sur mon établi.

Je ne voulais pas redescendre...


Mais je n’allais pas lui mentir ou partir. Je n’avais pas le choix.

Je devais retourner vers son ciel multicolore abandonné...


J’ai perdu une larme sur le bois. Je n’ai pas entendu mon invitée approcher avec la pluie qui continuait dehors. Je crois qu’elle m’a vue et s’est sauvée avant que je ne la remarque.

J’étais un peu partagée et confuse.

Finalement j’ai repris mon manteau pour sortir m’aérer.


~


Sous la pluie, la forêt est un monde étrange. Bruyant, un peu craintif. Les plantes se rafraichissent peut-être mais les animaux attendent plutôt le retour du calme.


Je suis allée m’asseoir sur la carcasse d’une voiture sur la route du lac. La pluie était devenue légère.

J’ai regardé la voie envahie par les tons verts et terres à rythmes chaotiques.


Ma joie de rencontrer quelqu’un avait été un peu plus sûrement douchée par la raison de sa présence que si elle avait fait partie d’une escouade de militaires corrompus.


Je passais une main sur mon ventre où une douleur anxieuse naissait.

J’avais la frousse. J’avais de la haine. J’avais beaucoup d’émotions envers l’envers de cet endroit où je vivais.


L’envers sombre du décors agréable... Il m’inquiétait encore.

Je ne le maitrisais pas...


Je n’avais voulu m’approprier que la surface, et ces entrailles demeuraient un mystère que je ne contrôlais pas.

Peut-être bien, je le repensais, que l’horizon sur lequel j’aurais due veiller avec plus de craintes n’était pas celui horizontal du paysage d’en haut, mais celui vertical de l’autre monde en dessous...


Heureusement, au moins dieu n’était plus là pour tenter de me manipuler ou de se nourrir de moi.

J’étais chez moi, plus vaillante et capable que jamais.


Je me suis décidée. Si elle était venue dans l’idée soit de mourir soit de trouver cette lueur, autant tout de suite la guider vers le dénouement qui lui convenait.


En rentrant chez moi, ma curiosité s’éveilla. Je me demandais pourquoi cette lueur, cet endroit l’avait attirée, elle comme moi. C’était comme sentir un cœur qui bat sous mes pas, je ne pouvais ni le contrôler ni dire ce qu’il était réellement. Mais je craignais son existence et son pouvoir au fond de moi, car j’en avais vu et subit le pire emploi.


De retour chez moi, je savais instinctivement malgré le relatif silence qu’elle était là, endormie à l’étage.

A son réveil, nous allions parler et préparer la descente sans tarder.


A l’étage, les chambres étaient vides. Elle n’était pas là où je pensais. Je ne l’ai pas retrouvée avant d’entrer dans mon alcôve, et de la voir là endormie entre les draps de mon lit de fortune, toute tranquille.


Je ne m’étais pas attendue à ça et j’étais un peu vexée par son geste. Je n’avais pas le cœur de la réveiller pour autant.


J’ai commencé à préparer nos affaires pour la descente et remettre mes idées en ordre en l’attendant.


~


Dans la soirée, elle s’est réveillée et est descendue dans la pièce à vivre où j’étais.

Mon air sérieux la découragea de me remercier.


Elle était reposée. Parée à marcher.

Après m’avoir répondue, elle me demanda où nous irions au matin suivant.


Ma réponse ne la mit probablement pas à l’aise.

Connaissant l’endroit où nous allions, il n’était pas utile d’attendre le matin pour partir. Et si cette lueur qui l’aurait attirée ici elle souhaitait vraiment l’atteindre, alors je la guiderais pour aller choisir là son sinistre destin.


Elle me demanda des explications que je ne pouvais guère lui fournir sans paraître plus étrange que je ne l’étais déjà.

Un autre monde, dieu, le monde des ténèbres, et que sais-je encore.

Des monstres peut-être...

Et des sorcières...


Je lui ai seulement dit le plus simple.


Cette lueur, je pouvais la guider jusqu’à elle, mais je ne pouvais pas lui expliquer ce que c’était exactement. Je ne le savais pas avec certitude moi-même. Je savais juste que c’était dangereux pour l’esprit et ressemblait beaucoup à un phénomène surnaturel.


Je lui disais que ce qui l’avait attirée ici était dangereux, et potentiellement manipulateur dans le pire des cas envisageables...


Elle pouffa de rire et me dit sur un ton ironique que je semblais lui promettre qu’elle allait rencontrer le dieu de la forêt.

Je n’ai pas ri mais j’ai souri.

Je lui ai promis d’une voix doucereuse que lorsqu’elle entrerait enfin cette tombe pouvant devenir la sienne, elle remettrait surement en question beaucoup, beaucoup de choses concernant ses choix et motivations.


Je n’allais pas chercher à l’empêcher de mourir si elle le souhaitait toujours. Surtout pas là-dessous.

Comme je lui disais, je lui offrais mon aide pour la guider là-dessous.

Le choix demeurerait le sien.


Par curiosité mêlée de crainte, je lui demandais si ce qui l’avait attirée lui avait promis d’exaucer l’un de ses vœux les plus chers.

Elle releva son visage vers moi, me fixant de ses yeux incompréhensibles et interrogateurs.


N - Je n’ai vu que toi. Silencieuse, assise comme tu te trouves là ou en train de marcher.


Ni dieu ni diable. Juste quelques images insipides de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas mais dont elle s’était habituée à rêver.


Elle ne comprenait donc pas plus mon histoire que ma présence.


Moi je commençais à comprendre.


Cette lueur envoyait ou transportait des idées des environs, et après dieu qui murmurait au travers, il n’y avait plus que moi ici désormais. C’était ma meilleure interprétation du moins.


Je lui expliquais alors l’histoire de l’Axis Mundi telle qu’elle m’avait été racontée, et telle que je l’avais comprise.

La nuit tombait. Elle m’écoutait attentivement en buvant un peu d’eau chaude avec moi.


L’histoire racontée, elle me demanda avec intelligence ; si cela était vrai, alors pourquoi acceptais-je de l’emmener à un endroit recélant un tel pouvoir ?


Parceque je n’y croyais pas.

Que la porte nous soit fermée à jamais ou qu’elle n’ait jamais existé ne changeait rien à mes yeux.

La réalité était dans la vie à la surface pour moi. Là-dessous n’existaient que rêves et phantasmes.

Cette chose ne faisait pas partie du monde où je voulais vivre...


Moi je ne souhaitais pas m’y confronter à nouveau. Mais si cela pouvait elle l’aider à vivre ou faire un choix, voir même exaucer un de ses désirs à elle, cela ne me dérangeait pas de l’y guider.


Je lui ai dit en riant de l’idée que je prononçais, que je n’étais pas la gardienne de cette porte.

Cela ne la fit pas rire. Je perdis mon sourire également en me rappelant mes réflexions vis-à-vis de mon statut de sorcière.


J’avais ramassé un flambeau abandonné dans la poussière. J’avais soufflé celle-ci et rallumé la lumière.

J’avais inconsciemment prit l’héritage d’un titre ici, de shaman plus que de sorcière.

Et la légende de moi et du dieu emprisonné n’avait pas pu se terminer comme je l’avais fait. Il manquait quelque chose que je n’avais pas fait.

Une évidence.

Refermer la porte à tout jamais derrière moi.


J’aurais donc failli au devoir qui m’incombait car je n’avais pas voulu voir ma responsabilité jusqu’au terme de l’histoire. Parceque je ne croyais pas en cette logique.


Une belle idée, fermer la porte. Remettre un scellé sur la malignité.

Mais je n’avais jamais fait de magie ou de rituels religieux. Comment j’étais sensée faire pour refermer une porte qui n’est pas matérielle ?


Comme je réfléchissais parfois à voix haute, elle intervenait de temps en temps.

Sa réponse eu là quelque chose d’évident.

Pour commencer, il fallait que je retourne également voir cette porte.


Je ne pouvais me contenter de la guider jusqu’à la cage d’escaliers comme je l’avais prévu depuis le début. J’allais devoir descendre jusqu’en bas également pour aviser...


Je revis la flamme noire et tentaculaire, griffue, ma faucheuse surgissant du néant et se jetant sur moi.

Le souvenir me fit trembler et mes cicatrices de griffures me démanger.


Elle posa sa main sur la mienne pour la calmer. Elle me dit qu’elle m’accompagnerait pour me rassurer, un gentil sourire sur son visage inexpressif.

Cela me fit un peu rire. C’était elle qui m’accompagnait maintenant.


N - Peut-être que c’est pour cela que je suis venue...


Je relevais les yeux vers elle. Elle buvait l’eau calmement.

Moi je ne savais plus quoi penser.


Peut-être avait-elle raison...


~


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