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A  作者: 蕤
Chapitre 9 - Mon voyage
19/41

Mon voyage - Partie 2

Je me suis plutôt facilement endormie. Je me demandais ce que j’allais voir ou entendre. Cela m’indiquerait où se situaient pus précisément mes rêves, mes désirs... Ma réalité.


Je me suis endormie au rythme régulier et sourd de mon propre cœur.

J’imaginais les machines qui m’entouraient fonctionnant autrefois, faisant leurs bruits au même rythme, dans un unisson mécanique, de vibrations, de vrombissements, de chocs. Cette musique imaginaire m’emporta ailleurs, dans un nouveau rêve.


Je crois que l’on rêve plusieurs fois chaque nuit, mais que l’on ne se souvient un peu du dernier cycle seulement. A priori on ignore ce que notre cerveau restructure lors des cycles précédents le dernier de la nuit.


Cette fois-là, j’ai très bizarrement vu et ressenti la répétition.

J’ai vu la même chose à quatre reprises.


La première fois, juste une lueur difforme, au loin dans l’obscurité.

La deuxième fois, un peu plus tard, la lueur était plus claire, plus proche. Elle pulsait comme un cœur.

La troisième fois, un mur mou et luisant d’un nuancier laiteux vibrait devant moi, au centre d’un monde noir et rouge. J’avais peur. J’entendais le murmure.

La quatrième fois, j’étais plongée de l’autre côté de cette barrière, dans un liquide tiède où je pouvais respirer. Ou alors je flottais dans un air assez chaud, je ne pouvais pas faire la différence.


J’étais dans le ciel ou une mer très éclairée.

La silhouette de mon amour s’approchait. Mais au lieu de me sembler plus distincte à mesure qu’elle s’approchait, elle devenait au contraire plus floue et sombre.

Jusqu’à devenir à quelques pas de mois une simple silhouette de ténèbres insondables et contrastée.

Elle me prenait avec douceur la main, tandis que je ne distinguais plus aucun détail de son visage sauf son contour, teinté si sombre qu’il semblait être un trou noir sans fin.

Sa main obscure touchait la mienne chaleureusement pourtant.


Elle me disait de venir la voir, de venir la retrouver ; vraiment tout près d’ici.

Elle disait être juste à côté, et m’attendre.


Vouloir me voir. Vouloir m’entendre. Vouloir me sentir. Vouloir me toucher. Désirer plus que tout ma présence ; même pour un seul instant, désirer mon retour...


Je me suis réveillée dans un sursaut de peur et en sueur.


~


Je respirais vite et j’avais trop chaud. Je me suis examinée en reprenant mes esprits.

J’avais de la fièvre. Je délirais. La retrouver n’était pas possible...


Je tremblais en claquant des dents, les sensations de chaud et de froid s’entremêlant. Dehors il pleuvait et il faisait bien sombre.


Je me suis promenée dans cet ancien centre de traitement des eaux en repensant à ma nuit et à ma condition présente.

Au point où j’en étais, je ne risquais raisonnablement plus grand-chose de plus ou de nouveau à explorer un peu les environs. Les pires dangers étaient en toute logique déjà passés.

Alors autant aller constater un peu plus loin que tous mes rêves naissaient seulement dans ma tête.


Même si une sale inquiétude trainait autour de moi. Un mauvais pressentiment. Le rappel à la prudence et à agir avec intelligence. Que ce fût dans ma tête ou dehors, quelque chose d’étrange se révélait. Je ne devais pas ignorer ce que je ne comprenais pas.


J’ai passé la matinée à ma réchauffer en brûlant tout ce que je pouvais trouver de combustible.

J’ai fait une sieste aux sons du feu et de la pluie sur le lac. La musique était assez plaisante.


Dans l’après-midi, le ciel s’était dégagé et je suis ressortie. L’un de mes pièges avait capturé un rat, mort noyé depuis. Je l’ai rejeté car il avait déjà pris une consistance ne m’inspirant pas confiance.

Je n’avais presque plus de provisions, il faudrait que je revienne pêcher au lac les jours à venir.


J’ai repris la route du lac en sens inverse. Le paysage était agréable. Je ne l’avais pas vu en rêve. Les rêves n’ont jamais autant de complexité que la moindre image réelle. Notre cerveau tisse des liens entre des séries de détails, et cela nous raconte une histoire...


Mon histoire était bien brumeuse désormais. J’avais aimé la route et marcher sans arrêt. Là, je me demandais encore ce que je faisais, où trouver ma place.

J’ai marché quelques heures, le sol séchait et se réchauffait. J’arrivais à une vaste plaine de gravats rocheux aux couleurs un peu bizarres.

Je voyais distinctement les ruines et décombres d’une ville entière, mais tout avait été détruit, pas seulement abandonné mais volontairement démoli, méticuleusement. Aucune ruine n’avait encore ses quatre murs intacts et toutes avaient été drapées de suie, de fumée et de feu.


De la végétation nouvelle reprenant sa place contrastait dans ce paysage for sombre autrement. Les nouvelles plantes diminuaient l’intensité de cette noirceur.

En avançant prudemment, je voyais de nombreux cratères dans le sol ou autres traces d’impacts violents sur les morceaux de murs. Cette ville avait été rasée par un tapis de bombes ou quelque chose du même genre à une autre époque.


Il ne restait rien en suffisamment bon état pour être identifié. Juste des ruines et éboulis qui accidentaient en sol inégal une vaste plaine sombre et rocailleuse.

Ce n’était même pas une ville fantôme, dans la mesure où il ne restait pas un seul bâtiment encore debout en vue.


C’était un étrange paysage, et d’un genre différent de celui où la nature revient simplement là où l’humain est parti. L’humain était certes parti ici, mais il ne s’était pas contenté d’oublier le passer et laisser les choses vieillir sans surveillance.

Ici, il s’était visiblement passé autre chose, quelque chose d’assez effroyable pour être certainement perçu a des kilomètres à la ronde.


Je me promenais sur un terrain rocailleux très irrégulier, parsemé de pousses diverses. Je ne voyais rien d’autre, aucun objet ou ossement n’était visible. Seulement des pierres brisées, du béton fragmenté, des morceaux de verre des plastiques jaunis et des métaux rouillés éparpillés.


J’ai trouvé un obus qui n’avait pas explosé. Il était perforé par la rouille et des années passées là. Rien ne poussait autour de la flaque qu’il avait dut répandre une fois vidé.

Je n’étais pas capable de dire d’où venait cet obus, je n’y connaissais rien en armement. Au moins, je n’avais pas l’impression qu’il y’avait eu des mines anti-personnel aux environs.


En dépit d’un passé manifestement actif, très vivant, tout avait été réduit à presque néant.

Il n’y avait aucun mémoriel visible nulle part. Tout avait été effacé grossièrement, puis perdu. Une ville était morte. Une notion délicate en histoire, mais contre laquelle j’étais démunie dans le cas présent.


Ce champ de décombres me faisait un effet déplaisant.

Cela pervertissait mon goût pour les ruines et paysages où la végétation revient, avec une interprétation extrémiste, différente. Plus misanthrope, plus nihiliste.


J’appréciais le charme de la vieillesse naturelle non restreinte, l’évolution lente entre les systèmes. Quand ici je me retrouvais plutôt face à une conclusion brutale de guerre. Et cela me rendait vraiment mal à l’aise. J’étais nauséeuse.

Mais j’étais vraiment malade aussi. Je me sentais mal.

En marchant vers la forêt au nord, j’ai été prise de haut-le-cœur et j’ai fini par vomir au sol.

J’étais vraiment mal ici.


~


A l’orée de la forêt, il restait des décombres, des traces d’explosions et des fragments incrustés dans certains arbres en hauteur, ou à mon niveau pour ceux qui étaient morts mais se tenaient encore debout.


Des bidons pourrissaient en désordre au côté d’une autre route. La marque de la flaque d’écoulement délimitait une zone où l’herbe repoussait beaucoup moins bien. La région avait été empoisonnée, volontairement ou accidentellement, après les bombardements probablement. Cela restait très âgé.


Plusieurs sentiers forestiers, autrefois routes bituminées, s’enfonçaient dans les bois. Le terrain était encore irrégulier. Il y’avait des fossés d’effondrements, des éboulis et glissements de terrains qui s’étaient formés un peu partout.

Le plateau surélevé au-dessus du lac continuait jusque-là, s’étirant vers le nord de la ville puis au-delà, avec son lot d’effondrements.


Des grottes ou tunnels apparaissaient aussi sous certains arbres déracinés et creux de fosses.

Le terrain était chaotique, entre la ville et le plateau, malgré les bois.

Je ne sais pas ce que je cherchais par là. Une réponse probablement. Mais je m’entêtais dangereusement.


Je ne me souviens pas de tous les détails, à cause de la fièvre et de la commotion cérébrale.


Je pense que mon entêtement m’a amenée à manquer de prudence cet après-midi là.

Je ne sais pas après combien de temps d’exploration j’ai jais un faux pas, mais j’ai fini par glisser où il ne fallait pas.

Un trou différent avait dut retenir mon attention, et le bord boueux m’a emporté. Je suis tombé dans un trou où j’ai glissée longuement.

J’ai roulé douloureusement entre des fissures rocheuses jusqu’à une mort presque certaine.


Quelque chose s’effondrait autour de moi avec ce qui m’emportait.

Un mur céda sous le poids soudain, et j’ai chuté dans l’obscurité durant un autre long moment.


J’ai eu le temps d’être terrifiée par l’idée de mort, et de regretter toute ma vie comme une longue erreur.

Je me suis aplatie sur un sol dur de souterrain, et provoqué un traumatisme crânien m’assommant sur le coup.


~


Tout le monde a peur dans l’obscurité.

Moi j’y voyais de l’espoir. J’y ai toujours décelé la tranquillité et la sécurité qu’une vie à la lumière ne m’apportaient pas.


J’avais peur et apprit à détester la vie à la lumière. Mais je ne voyais pas que cela. Je voyais réellement de l’espoir dans l’obscurité. Comme une promesse, comme un songe.


Comme si là où la vue ne peut rien affirmer, un peu de l’espoir des rêves pouvait s’instiller dans la réalité.

Goutte à goutte.

A chaque goutte, un tintement de clochette.


A son rythme très lent, la diversité microscopique du vivant se répand là où on ne lui prête plus attention.

Le vivant vient s’installer là où on lui laisse la place et le temps.


Goutte à goutte, là où une attention particulière s’était évanouie, une présence d’abord insensible se renouvelait.

Invisible comme des microbes au commencement de l’abandon.

Puis tout doucement, comme toute chose vivante, elle croissait et s’étendait autant qu’elle le pouvait dans cet environnement.


Les racines s’étiraient autant que la roche le permettait. Les branches et feuilles s’élevaient autant que l’ouverture dans la forêt le permettait. La vie continuait aussi longtemps que le système le permettait.


La nature, c’est un terme trop vague. Les genres du vivant, les espèces connues et inconnues, prennent leur place naturellement. Parfois, le contexte change, des déséquilibres ont lieu, de la main humaine ou autrement. Il y’a des crises.


Mais la nature, tous les genres du vivant, reprennent le même processus naturellement. Les équilibres changent peut-être, mais pas la nature profonde des choses. Pas les processus par lesquels le vivant croit et évolue.


Dans le calme, avec la patience que les vies animales ne peuvent vivre à leur échelle, ou avec leur conscience, d’autres choses trouvent aussi leur place.


Une fissure dans la roche, une table abandonnée, un fruit ignoré, un autre organisme récemment tombé ; ce sont autant de portes ouvertes d’opportunités pour différentes branches du vivant.


Quelques exemples seulement parmi une infinité. Chaque mouvement du monde est une opportunité pour une forme de vie ou une autre. Tout, absolument tout, sous une forme ou une autre, est une porte qui s’ouvre sur autre chose. Dans les actes, les matières, les formes ; mais aussi dans le temps et la patience. Les mouvements peuvent être lents, mais tout est en mouvement, toujours.


Le temps ouvre des portes aussi sûrement que les vies passent en même temps.

Le monde et la vie sont un chaos plus ou moins lent selon où l’on regarde. L’intérieur de mon estomac évolue plus vite que la branche d’un arbre ou la roche d’un continent.


Ma cellule œuf a vécu car elle en a eu l’opportunité dans son environnement, et elle en a eu le temps.


La vie n’est pas juste. La vie est opportuniste.

J’espérais que ma société soit meilleure, mais celle-ci m’a profondément déçue.

Il n’y a pas vraiment de nihilisme ; mais plutôt un chaos des opportunités.


Pour les microbes, pour les gamètes, les cellules œufs, les animaux, pour moi, pour elle, pour tous.

Pour tout ce qui existe.

Pour tout ce qui cherche à exister...


Sur le moment, je n’ai évidemment rien compris.

J’ai même failli croire ce que j’entendais, au début.

Avec le temps, j’ai fini par comprendre la nature de ce que j’ai rencontré alors.

J’ai fini par comprendre ce que c’était.


Au-delà de ce que j’ignorais, c’était bien une porte entrouverte pour nous deux.

Une opportunité, pour deux formes de vie différentes.


Réaliser tout cela me permit de faire mon choix plus tard. Un choix important pour moi. Ma décision.


Je vais reprendre dans l’ordre cependant.


~


Je ne suis pas sûre de l’heure ou du jour. J’ignore combien de temps je suis restée là.

Dans une grotte aménagée, entièrement sculptée selon des standards de construction très modernes et urbains.


Là, je l’ai rencontrée.


Ce n’était pas mon amour, même si elle lui avait emprunté son image dans ma tête.

Elle n’avait évidemment pas de nom, ni même de corps organique à proprement parler.

Elle n’était pas un spectre, ni un fantôme ; et certainement pas un extra-terrestre égaré. Elle n’était rien que je ne connaisse, ou puisse comprendre initialement.


Je crois qu’elle-même n’était pas entièrement certaine de sa propre nature, même si elle ne l’a jamais admis ouvertement.


Puis en me parlant, en écoutant les idées et pensées qui traversaient mon crâne, elle a fini par trouver comment s’identifier.


~


J’étais recroquevillée dans l’obscurité. Je sentais que j’avais mal et n’étais pas dans mon état normal.


Quelque chose de vaguement luisant attirait mon regard.

J’étais transportée au milieu de nulle part, une plage dans la nuit, sans lune et sans étoiles.

Je me souviens de la sensation du sable sous mes pas et entre mes doigts.


Un feu brûlait là sans faire de lumière ni vraiment de chaleur. Je ne distinguais que les volutes et les formes mouvantes, s’étiolant rapidement.


Elle m’a remerciée d’être là. Elle est venue s’asseoir à côté de moi auprès de ce feu sombre.

Elle était toute noire, d’encre, et même plus. Je ne voyais même pas le reflet de ses yeux sur son visage.

Pourtant, elle était là assise à côté de moi.


Je l’ai écoutée parler, mais je restais songeuse et pensive. Je me demandais où j’étais et ce qu’il m’arrivait. Le ciel au-dessus de nous existait-il ?


Elle a posé sa main sur la mienne, me faisant baisser le visage vers cela pour regarder. Malgré l’obscurité qui la dessinait jusqu’aux doigts, plus sombre que tout ce qui nous entourait, je sentais la chaleur. J’avais froid aussi, je le sentais.


Je ne l’écoutais pas. J’étais trop préoccupée. Elle a fini par le sentir et le comprendre.

Elle a lâché ma main et s’est relevée. Sa silhouette s’est approchée du feu.

Elle m’a encore parlée d’une voix que je n’écoutais pas vraiment.


Sous sa main, la haute flamme s’est mise à briller. Le feu prenait vie et je me sentais reprendre courage.

La flamme claire occupait un volume bien plus grand que moi ou elle désormais. La lumière m’illuminait bien, mais elle, elle restait toujours aussi noire et contrastée.


Elle m’a aidée à me relever et à m’approcher de cette flamme silencieuse.

Elle m’a dit de ressortir, et de revenir quand j’irais mieux.

Avant qu’elle ne me pousse au travers du feu blanchâtre, je lui ai demandé qui elle était.

Sa réponse n’eut pas de sens pour moi.

Ses mains m’ont aidée à traverser le feu froid. La seule chaleur que je sentais provenait de ses doigts.


Une fois la flamme traversée, la lumière s’éteignit et je retombais au sol, à genoux dans le sable glacé.


Mais je me réveillais là soudainement. A genoux dans du sable froid.


~


Comme pour un rêve, j’oubliais vite beaucoup des évènements et ce qu’elle avait pu me dire, mais je gardais en mémoire ces images et quelques sensations.


J’avais soif et faim. J’avais mal partout. Du sang partiellement séché avait collé de la poussière et du sable sur mes vêtements et mon visage.


J’ai entendu son murmure pendant que la douleur se réveillait dans tout mon corps.

J’ai ramassé à tâtons mes sacs qui trainaient juste à côté de moi sur le sable.

Il faisait toujours noir et froid comme dans une vaste grotte où j’étais donc tombée. Je distinguais un peu les formes proches mais rien d’autre.


Il fallait que je sorte d’ici avant toute chose, l’heure n’était pas aux autres réflexions.


J’ai suivi à tâtons des traces de pas dans le sable.

Ma lampe s’était cassée avec ma chute.

La grotte était vaste et tout ce sable sur lequel je marchais m’intriguait.


J’ai atteint un mur lisse travaillé par l’homme. Une ouverture de la taille d’une grande porte me laissa entrer dans un couloir tout aussi vide et froid. Au moins, j’avais atterrit dans une cave construite et pas juste des fissures rocheuses. J’avais de bien meilleures chances de trouver une sortie.


J’ai suivi des traces de pas dans la poussière et parfois l’humidité, qui allaient dans le sens inverse au mien.

Au travers d’un immense dédale souterrain, étonnamment très vertical car j’ai dut grimper des milliers de marches.

Les escaliers étaient innombrables, tandis que je cherchais mon chemin vers la sortie.


J’ai réalisé dans une salle vide aux murs effondrés que les traces de pas que j’avais suivies à contre-courant étaient les miennes. J’ai trouvé là mon manteau et le reste de mes affaires. Un coup d’amnésie dut à la commotion malheureusement m’amputait de quelques heures passées plus tôt.

J’ai trouvé de quoi m’allumer une torche avec mes affaires en tout cas, pour finir de retrouver ma sortie plus aisément.


Le feu m’éblouissait douloureusement après des heures et des heures dans une obscurité presque totale.

La lueur d’un torchon en feu me montra des parois rocheuses sculptées à des dimensions et formes habituelles pour moi en tant que citadine. Tout était affreusement vide et sinistre dans ces caves cependant.


Les couloirs et escaliers de cet invraisemblable dédale vertical se succédaient. Cela m’évoquait un vaste, très vaste abri pour la guerre. C’était un immense complexe tout en profondeur, de caves creusées dans la roche, en dessous de la ville. Sans doute un genre d’abris en cas de bombardement.

Tout était certes vide, mais encore là et en état. Ces murs tenaient encore bien globalement.


Je mis des heures parmi les plus longues de ma vie à m’extirper de ce tombeau silencieux.

J’entendais parfois un grincement rocheux, des gouttes de pluie ou un peu de vent soufflant dans une vaste cavité. Le bruit le plus présent restait celui d’un cœur battant lentement, un son bas et sourd, vibrant au travers de mon corps, au point de le ressentir par illusion au contact du sol et des murs.


Il y’avait bien quelque chose au fond. Quelque chose qui voulait me revoir. Quelque chose qui voulait me parler.

Je ne savais pas encore qui ou ce que c’était. Mais ce n’était pas celle que j’avais aimé.


De toute façon elle allait encore attendre que je m’assure de ma propre survie avant de me revoir. Les questions attendraient que l’essentiel soit assuré.


~


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