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A  作者: 蕤
Chapitre 6 - Ma tristesse
12/41

Ma tristesse - Partie 1

Il me fallut des heures entières pour comprendre la situation, contribuant malgré moi à exaspérer le policier face à moi.

J’étais suspectée de son meurtre. C’était normal, la plupart des meurtres se font dans les couples et familles.

De plus, il avait pu apparaitre pour des témoins que je l’avais poussée sur la route.


Quelque chose mourut en moi. Du dégoût se mit à bouillonner en réalisant l’accusation.

Je ne sais plus ce que j’ai répondu. Sans doute pas grand-chose de cohérent.


J’avais l’envie de hurler, de les attaquer, de leur hurler encore plus violemment que c’était la faut de tous ces connards dehors.


Je voulais hurler tout ce que j’avais sur le cœur à en assourdir la Terre entière. Je ne pouvais pas. Je n’avais pas le droit de crier. Je ne l’avais jamais eu.


Je réalisais plus tard que je n’étais pas sérieusement suspectée, mais je m’étais sentie comme une prisonnière que l’on interroge pour la forme. Pire, une innocente que l’on force à avouer un crime qu’elle n’a pas commis et contraire à tout ce qu’elle est...


Je crois avoir dit et répété que j’étais innocente, les yeux dans le vague, encore trop choquée pour comprendre.


J’ai finis par me retrouver à passer un moment à l’hôpital, à errer dans les couloirs, quand on ne me ramenait pas à ma chambre. Mes souvenirs entre les évènements étaient décousus.

Je ne sais pas si ma voix arrivait vraiment à formuler mon désir de la voir.


Je suppose que quelqu’un m’y accompagna à un moment ou un autre, car je l’ai vue.

Je l’ai revue sur un tiroir de morgue. Son visage abimé ne m’effrayait plus. Maintenant qu’elle était morte, je le trouvais tristement inexpressif.

L’œil rougit et les dents révélées, sur son visage figé par la mort ne m’évoquaient pas grand-chose.


Je lui ai caressé les cheveux froids en lui demandant pardon. J’avais du mal à coordonner mes mouvements encore. Quelqu’un retira ma main de ses cheveux et me fit sortir. Tout redevint noir.


Je me suis retrouvée ensuite assise chez ma mère, en train de regarder le ciel par la fenêtre depuis des heures.

J’étais encore déboussolée.


Tout s’était passé bien trop vite pour moi. Je ne réalisais pas encore complètement ce qu’il se passait, même si j’avais bien compris l’idée première qu’elle était morte.


La seule chose qui me traversait la tête à ce moment, c’était ma voix lui demandant pardon.


Pardon...


~


Le ciel était encore entre bleu clair et blanc. Comme si seulement quelques minutes s’étaient écoulées. Je me réveillais juste très engourdie après une sieste.


Combien de jours en réalité ? J’avais décroché ma perception du temps involontairement. J’avais du mal à me relever intérieurement. J’étais trop triste, même si je n’arrivais pas encore à pleurer.


Un jour, la première amie du lycée vint me chercher. Elle voulait m’emmener à l’enterrement.

La porte avait fait du bruit. Je n’étais plus chez ma mère. Je ne savais plus où j’étais ni comment j’étais arrivée là.

Ces pertes de mémoires commençaient à se calmer heureusement.


Je l’invitais à entrer sans bien me rappeler où j’étais moi-même. Une chambre que je louais sans doute.

Mon amie passée entra, visiblement nerveuse. Elle était mal à l’aise avec moi.


Mais elle estimait normal de m’aider à aller à l’enterrement. Je reprenais un peu de force à cette idée et ma mémoire se restructura un peu mieux.

Les trois ou quatre derniers jours avaient vraiment été bizarres...


Elle m’accompagna en voiture au cimetière à l’opposé de la ville.

J’imaginais quelque chose de calme et de respectueux qui m’apaiserait, qui m’aiderait à me rappeler d’elle et exprimer ma tristesse.


Je me trompais. L’amie qui me conduisait poussa des jurons en constatant la foule et le vacarme cinglant.

Un groupe d’opposants, ardents défenseurs d’une illusion, empêchait la procession et se disputait avec la famille et les autres personnes présentes. C’était devenu n’importe quoi...


Mon amie me dit de rester dans la voiture et sortit se disputer avec les autres.

Le spectacle insensé entre personnes endeuillées et outragées se déroulait sous mes yeux comme un film essentiellement muet.

Les mouvements, les élans, tout devenait abscons. Certains virent ma présence et me reconnurent. Les hostilités se tournèrent vers moi.

Je réalisais que je n’allais pas pouvoir participer aux funérailles de la personne que j’avais sincèrement et fortement aimée. Je me suis mise à pleurer à l’idée de rater cet évènement clôturant notre histoire partagée.


Les macaques s’étaient approchés du véhicule et me criaient des choses pas toujours intelligibles. J’ai cru reconnaitre des amis et membres de sa famille parmi eux.

J’avais peur et j’étais triste à en mourir. Si je sortais, peut-être qu’ils allaient me tuer. J’ai hésité.

Ils m’avaient tout gâché...


J’ai entrouvert la fenêtre pour répondre, leur faisant signe que j’allais parler. J’ai même vu un micro de journaliste dans la foule, enfin il m’a semblé reconnaitre cela du moins dans ce brouillard humain. Qu’importe. J’étais lassée d’être sous la peur et la pression du diable. Quitte à mourir, autant le cingler un peu avant.


J’ai demandé très calmement s’ils me reprochaient sa mort et la dangereuse déviante qu’était notre homosexualité ; si c’était bien ça ?

Je parlais tellement calmement et timidement qu’ils s’étaient tous tus pour arriver à m’entendre. J’avais réussi à ramener le silence bizarrement. J’entendis quelques oui plus ou moins détaillés et agressifs en réponse.


Je faisais mine de comprendre et d’être d’accord, hochant la tête plusieurs fois. Ils étaient comme des chiens ensauvagés prêts à m’égorger à la moindre provocation. Ils retenaient métaphoriquement leur souffle en attendant ce que j’allais dire.

Des aveux en larmes qui auraient justifié qu’ils avaient toujours eu raison, les rassurant et les flattant, peut-être...


J’ai commencé par dire que je comprenais que notre relation avait représenté un danger pour la société. Un danger manifeste et intolérable. Ils avaient raison d’être tous là en ce jour.


La tension grimpait très vite déjà. Ils allaient exploser. L’adrénaline montait en moi aussi. Je devais conclure vite avant qu’ils ne me coupent la parole par des cris.


J’ai dit qu’ils avaient tous eu raison d’agir...


Que j’espérais qu’ils seraient désormais satisfaits et rassurés, maintenant qu’ils l’avaient tuée.


J’ai refermé la fenêtre avec un léger sourire. J’ai fermé les yeux en attendant la fin alors qu’ils explosaient de rage.

Il y eut un vacarme terrifiant et des coups. J’attendais à chaque instant que la vitre n’explose et que l’on me tue ou m’extirpe du véhicule et me massacre.


Je ne cherchais pas à trouver le sens des cris et des coups sur la voiture.


La portière de l’autre côté s’ouvrit, laissant entrer le bruit assourdissant de la foule, et l’amie qui les insultait.

Elle démarra et bouscula du monde pour repartir.


Je respirais vite et je pleurais maintenant que la panique s’évacuait.

L’amie les insulta encore et m’injuria aussi pour ce que je venais de faire. Je n’ai pas répondu et elle me le reprocha également. Elle me fit penser aux adultes de mon enfance à ce moment, capables de reprocher aussi bien une chose et son contraire si cela les dérangeait. Dans son cas, il y’avait aussi du désarroi et de la peur.


Je finis par lui dire que j’étais fatiguée, terriblement fatiguée. Je refermais de nouveau les yeux.

Après un moment de silence, elle me fit part de sa sympathie.

Entendre ses condoléances me fit pleurer.


~


Elle me ramena à la chambre d’hôtel où j’étais.

Elle me demanda si cela allait aller pour moi, sans quitter sa voiture.

Je regardais la ville et redécouvrais un monde que je ne reconnaissais pas.

J’ai réfléchit. Est-ce que j’allais aller bien dorénavant ?


J’étais triste et endeuillée, mais je n’étais plus la fille paniquée et dévorée par la peur que je me souvenais avoir auparavant été.

Je lui dis que ma tristesse ne faisait que commencer, mais que tout devrait bien aller pour moi.

Je trouverai du travail et je survivrai.


Elle sembla bien peu rassurée. Elle me dit une politesse résignée et s’en alla.

J’étais enfin seule.

De nouveau seule.


J’entrais dans la chambre vide et calme.

Une cellule de prison hm ?

Mon amante avait parlé de ma chambre d’enfance en ces termes autrefois.

La prison... C’était un autre concept auquel je n’avais pas encore réfléchit.


J’imaginais des barreaux à la fenêtre donnant sur la rue. C’était bien plus que cela.


Je repensais à des choses qu’elle m’avait dites une fois ou une autre.

Je repensais à elle.


Je m’étais allongée car j’étais fatiguée. Je rêvassais en pensant à elle et ce qu’elle disait.

Mon cœur me faisait de plus en plus mal.

Mon ventre me fit mal ensuite. Puis mon bas ventre...


La douleur revint habiter en moi pendant que la tristesse faisait de même. Je passais le reste de la journée à sangloter en parcourant ou répétant mes souvenirs.


Dans la nuit je réalisais que ressasser mes souvenirs d’elle était une tentative machinale de combler le manque de sa présence. Elle me manquait déjà terriblement. Mon cœur serré me faisait mal, bien mal. Je pleurais. J’étais triste.

J’étais terriblement désolée.


Je l’avais perdue. La tristesse allait durer un moment.


~


Les jours suivants je ressortais.

Comme je l’avais attendu, la hargne insensée se détourna de moi. Elle n’était pas calmée puisque les peurs de tous ces gens n’avaient pas été apaisées par leur transcendance culturelle.

Mais ma stature de bouc émissaire ne tenait plus très bien et désormais ils cherchaient une autre bataille à mener, forts de cette victoire. Moins que l’incompréhension, la lassitude m’enveloppait.


Les désagréments et violences ç mon encontre diminuèrent vite et cessèrent quand je changeais mon prénom d’usage et me coupais les cheveux en coiffure courte.


Mes cheveux longs avaient été pour elle.

M’en séparer me faisais un léger symbole de deuil en plus de m’aider à semer les derniers hargneux qui ne me reconnaissaient pas sans ça.

Le prénom, c’était aussi dans l’idée de me protéger pour le moment.


Les menaces de mort et de violence s’asséchèrent et je commençais un travail de femme de ménage dans une clinique miteuse.

Je me mis immédiatement d’accord avec mes collègues et supérieurs pour prendre les horaires nocturnes le plus souvent.


Je voyais moins de monde, j’entendais moins de bruits, j’étais plus tranquille.


Je travaillais moins consciencieusement qu’autrefois, étant tout le temps perdue dans mes pensées.

Je repensais à elle avec tristesse, subissant un manque qui s’apaisait difficilement. Mon travail s’en ressentait un peu pour sa qualité et sa vitesse. Mais comme je n’avais que peu de responsabilités et que je n’étais pas non plus négligente, j’étais peu réprimandée.


La solitude et la nuit n’étaient plus tristes désormais. Fondre dans l’anonymat et la nuit me réconfortait un peu, au moins vis-à-vis des foules diurnes. Du temps passa ainsi avant que je ne reprenne goût à scruter plus loin dans l’obscurité, à la recherche de rêves et d’idées.


Mais cela revenait, doucement, très doucement.


Mes cheveux repoussaient. Anecdotique vanité.

J’avais perdu ma sociabilité et l’habitude de parler à quelqu’un. Le silence sans elle pour m’y accompagner me serrait un peu le cœur. Elle n’était plus là pour le rationaliser en paroles encourageantes ou en musique.


J’ai cherché un autre travail et j’ai changé de ville.

J’ai enchainé les travails de misère et vécue en situation précaire durant bientôt quelques années.

Le temps passait tellement lentement que je m’ennuyais à vivre.


J’ai finis par vouloir rencontrer quelqu’un à nouveau, un ou une nouvelle amie avec qui discuter. Certains comme ma mère auraient écumé les bars à cette fin. Je préférais trouver les habitués de ces vestiges de plus en plus désuets qu’étaient les bibliothèques.


Le monde n’avait presque jamais produit autant de livres qu’à mon époque, et pourtant les bibliothèques se vidaient. Les ouvrages étaient devenus une commodité mercantile plus commune que le papier toilette, en volumes de papiers produit. Bien peu restaient en rayons plus d’une année ou deux. Un vaste gaspillage exponentiel où la poursuite de rêve et de culture s’était délayée dans l’économie et la commodité.


Je trouvais une bibliothèque, vaste, dans la ville où je m’installais par hasard.

La première chose que j’avais cherché là était un travail. Ils n’en avaient pas pour moi, mais j’y passais tout mon temps libre, en redemandant régulièrement. J’avais de nouveau un travail plutôt nocturne ailleurs, me permettant de passer de longs moments à la bibliothèque et parfois d’y somnoler ou de m’endormir.


J’habitais dans une chambre plus misérable et petite que jamais. Même pour moi elle était trop petite et triste comme une cellule. Du coup je préférais n’y rentrer que pour dormir et vivais à la bibliothèque publique de proximité.

Au moins ce logement était peu cher et j’avais même réussi à négocier le prix en visitant le taudis.


La grande bibliothèque d’une autre époque me voyait bientôt devenue la plus régulière habituée.

Mon caractère plutôt introverti et taciturne ne me permit pas de sympathiser rapidement avec d’autres gens, mais je ne perdais pas espoir.


Je culpabilisais un peu à l’idée que je cherchais simplement quelqu’un pour remplacer mon amante morte.

J’avais ma peine, mon manque encore vivace, et mes désirs de vivre pourtant encore au-delà. Qu’aurais-je due faire d’autre ? Ma vie continuait ; je ne reniais pas ma peine pour autant.

Je repensais souvent à elle avec nostalgie.


Je me souviens avoir discuté avec des enfants pour les premières fois.

Des jeunes me renvoyant à mes années d’écolière ou de collégienne.

Les premiers à me parler avaient ri de moi qui m’endormais à une table, croyant également que je travaillais là.


Pas encore, je répondais naturellement aux enfants, amusée.

Leur curiosité les poussa à me parler. Ma franchise et ma gentillesse leur plaisait. Ils pouvaient juger mon apparence misérable comme tout le monde, mais cela freinait moins leur retenue sociale que les adultes. Selon l’âge, les enfants n’ont aucun frein social.


Cela m’amusait de sympathiser avec des enfants qui passaient par là avec leurs classes occasionnellement.

Il était amusant de voir qu’il m’avait fallu attendre d’être adulte pour arriver à sympathiser facilement avec des enfants.


Je savais qu’à leur âge, il n’était pas prudent qu’ils me parlent ou qu’ils me suivent ; d’autant plus pour moi et le scandale dont je ressortais. Je ne cherchais donc pas à devenir leur amie ou leur proposer plus que répondre à leurs questions de l’instant.


Les quelques rares qui revinrent me voir plus tard, plus ou moins charmés, je leur expliquais un peu plus pourquoi nous ne pouvions pas devenir amis.

Cela avait été des moments inattendus et amusants avec eux. Leur pensée était encore beaucoup plus vagabonde que la mienne désormais.

Avec la connaissance et les habitudes, l’imagination change d’aspect. C’était tellement net en parlant avec eux.


~


Je sympathisais avec une dame qui travaillait là ; et aussi avec une autre qui commençait le ménage le soir à la dernière heure. J’étais très polie et prévenante avec cette dernière, qui m’appréciait beaucoup pour cela. La plupart des gens négligent ceux d’un statut ou métier inférieur au leur.

Parce que j’avais connu la faiblesse, je pouvais lui apporter un peu plus de considération. Elle appréciait ma gentillesse et moi de discuter un petit peu.


Je changeais de travail dans la ville en fonction des opportunités et des ratés, mais je revenais toujours là. Je changeais aussi de logement pour quelque chose de plus décent.

Un endroit clair, pas grand mais mieux entretenu et sans trace d’âge. Elle l’aurait aimé.


Un jour la dame qui travaillait à la bibliothèque me fit part d’une heureuse nouvelle. Elle allait prendre un congé maternité, et elle allait me recommander pour la remplacer pendant ce temps.

Depuis mon arrivée et les refus que ses employeurs m’avaient donnés à chaque fois que j’étais revenue proposer mes services, elle m’avait malgré tout vue revenir et tout le temps rester courtoise avec elle, sans jamais lui demander de faveur.

Je ne lui avais jamais fait subir mon désarroi face aux refus réguliers. Je ne lui avais pas caché mon ambition à mon arrivée, mais je ne lui avais jamais mis la pression après. En plus de me voir en habituée respectable du lieu, elle avait apprécié ma courtoisie et mes bonnes manières au cours de tout ce temps où nous nous étions côtoyées.


J’avais entendu quelque chose autrefois, je ne sais plus qui l’avait dit le premier, mais je m’en suis souvenue en l’entendant m’annoncer ces bonnes nouvelles.

C’était quelque chose du genre que le réceptionniste n’avait peut-être aucun pouvoir officiellement dans une grande entreprise, mais s’en faire un ennemi assurait tout de même de ne jamais pouvoir entrer dans la famille. Son pouvoir de filtre négligé car discret était pourtant très réel. Il n’était juste pas prudent de sous-estimer les gens en les jugeant avec condescendance.


Son pouvoir dans cette transcendance était transversal, un peu comme l’intelligence face à la seule échelle de la force dans la nature.


J’avais eu la bonne idée de lui être agréable sans autre raison, lui inspirer confiance, et cette bienséance était ce jour récompensée sans prévenir.

On ne peut pas tout prévoir, tout savoir et manipuler. Moi je pouvais et j’avais pu être agréable en attendant et espérant autre chose, ce qui m’ouvrit une porte dérobée imprévue.


Je la remerciais naturellement chaleureusement de m’accorder sa confiance, en lui souhaitant tous mes vœux de bonheurs pour l’enfant à venir.


Ce soir là je pensais à l’enfant d’une autre manière.

Pourrais-je moi devenir mère ? Le voulais-je ? Je n’y avais que bien peu réfléchi. Mes règles m’avaient traumatisée dans ma jeunesse et restaient pénibles au présent. Je ne tenais pas à découvrir tout ce qu’une grossesse impliquait.


~


Comme prévu, j’ai pu prendre ce travail de remplaçante quelques mois plus tard.

Entretemps, elle m’en expliqua toutes les ficelles que j’ignorais. Parfois elle riait en m’imaginant être là autant pendant mes heures de travail, que mes heures libres ensuite.

J’adorais ces endroits, je ne pouvais rien lui dire d’autre.

J’appris à utiliser quelques appareils et registres. Bientôt je savais tout.


Elle s’en alla avec confiance. Son chef avait pour moi une estime directement proportionnelle à celle qu’elle-même m’avait accordée. Ce n’était pas rien. Je n’allais pas mes décevoir.

J’étais mieux payée, je travaillais à horaires régulières et diurnes, et j’aimais autant l’endroit que le travail lui-même/


J’y étais assez bien dans mon élément.

Des mois agréables passèrent. Je vivais bien.

J’étais toujours aimable avec la dame faisant le ménage le soir. Nos salutations étaient joviales même désormais. Une vraie équipe.


Bientôt, je vis de nouveaux écoliers venir pour les visites et leurs études, et cette fois je les guidais tous.

Ils m’adorèrent. J’étais douce et leur parlais avec beaucoup de respect.

Cela les séduisait manifestement car ils se pressaient vite autour de moi pour me parler ou m’écouter.

Leurs enseignants s’amusaient bien à me voir les accompagner et guider avec cette facilité déconcertante.


On me dit que c’était mon charme ou mon talent. Cela n’était pas déplaisant à entendre, mais cela me faisait bizarre. Je savais que ce n’était pas si simple.


Mon amante m’avait beaucoup dit qu’elle m’aimait.

Elle avait parfois parlé de séduction, mais je n’avais pas souvenir l’avoir entendue parler de charme ou de talent.


Un peu plus tard, un autre jour, je fus invitée à passer à l’école voisine pour parler de la bibliothèque et participer à un projet éducatif.


C’était une sensation très étrange de retourner dans un bâtiment de ce genre, mais cette fois dans la peau, le corps, les habits et les chaussures d’une adulte bien plus grande...


Le sentiment flottant se dispersait au fil de mes pas.

Jusqu’à les voir.


J’ai vu les fantômes de la nouvelle génération, et mon cœur s’est serré.


~


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