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A  作者: 蕤
Chapitre 5 - Ma confiance
11/41

Ma confiance - Partie 3

Cela commença par des questions de notre entourage et collègues. Quelque chose de politique les avait excités, ou alors ils en avaient eu assez. Mais je crois que rien de particulier n’avait motivé cette dérive, vers la suspicion de notre homosexualité accompagnée de rejet.


Notre relation n’était pas tolérée par la culture où nous évoluions. Des doutes entrainèrent de la méfiance. Des indices plus ou moins fantaisistes entrainèrent notre rejet.

Une agressivité grandissante se révélait soudainement contre nous, jusque dans les rues et magasins que nous fréquentions.


Les choses prirent une tournure si affreuse que nous ne comprenions pas ce qui avait pu se passer.

Mon amante cherchait désespérément un ou une responsable à la pluie de mépris s’abattant sur nous, dans l’espoir de négocier une trêve au moins. Elle recherchait un responsable par qui tout serait guidé, et qu’il nous fallait exorciser pour que tout redevienne comme avant.

J’étais déjà persuadée qu’il n’y avait jamais vraiment eu de premier instigateur de cette haine.


Notre relation contre-culture était une injure cristallisant un ensemble de peurs de perdre la société qui nous fait vivre. Les peurs face à la fragilité de la transcendance où nous vivions trouvèrent visage et bouc émissaire en nous. Il n’y avait rien de personnel. Je ne crois pas qu’il y’ait jamais rien eu de personnel envers nous. Seules les peurs qui poussaient désormais les gens à nous agresser relevaient de quelque chose de personnel.


Les critiques incontrôlées par cette société prétendument mise en danger par nos choix se transformèrent bien vite en violence. Nous n’avions pas les moyens de nous battre contre tous les gens qui venaient désormais nous insulter et nous menacer.

Les menaces nous effrayaient. Et en même temps, quelle pitié...

Ces gens, jeunes et vieux venus nous menacer, sur nos lieux de travail et jusqu’à chez nous, ils devaient être tellement misérables face à leurs peurs, pour estimer que venir agresser deux jeunes femmes discrètes allait les rassurer et apaiser.


Leurs peurs les amenaient à nous agresser pour briser la menace que nous représentions à leurs yeux.


Un comportement absurde guidé par des peurs devenues paranoïaques. Si la société qu’ils prétendaient défendre avait méritée d’être défendue, cela aurait été justement pour sa faculté de défendre les plus faibles des meutes paniquées ; en l’occurrence nous.

La société, comme toute transcendance, restait muette, et reflétait les idées de ses dirigeants ou de son peuple.


Son peuple voyait en nous la décadence, la fin de la société qu’ils jugeaient bonne et juste, malgré son incapacité manifeste à les rassurer face à nous deux. Ils voyaient en nous l’apocalypse et la mort. Cette terreur les poussait à croire que seule leur agressivité envers nous pouvait sauver leur monde, et donc au final rien ne faire de plus que les rassurer.


J’ai été prise à partie et insultée, bousculée et menacée.

J’avais peur et je paniquais. Je leur demandais en quoi s’en prendre à moi pouvait les apaiser.


Tout ce qu’ils pouvaient dire de réfléchit était que je menaçais la société plutôt qu’eux avec mes choix immoraux.

Ils étaient incapables de voir le syllogisme fondamental de leur comportement.

Chacun de leurs actes faisait donc empirer leurs peurs alors qu’ils tentaient de les apaiser.


Plus que de m’en vouloir, de vouloir me détruire ou me convertir, ils paniquaient face à ce qui leur apparaissait comme une trahison et donc un danger envers leur société. La société garante de leur sécurité et éventuellement de leur bien-être était trahi, rendue malade, rongé par nous.

Ils se croyaient globules blancs et seuls remparts de la transcendance devenue malade ou menacée par nos actes.


Ils ne réalisaient pas que cette transcendance est virtuelle, que cette maladie n’existait que dans leurs esprits, et que la peur pour la société face à nous n’était en réalité que la leur.

C’était simple.

Ils voyaient quelque chose de solide dans leur transcendance, alors que ce n’est pas le cas. Il n’y avait que leurs peurs pour les guider, pas de société.


Et nous faire violence ne les calmait en rien puisque la menace qu’ils prétendaient et croyaient combattre, n’avait jamais existé, pas plus que la transcendance elle-même ne vivait grâce à eux.

C’était d’une tristesse incommensurable.


Nous étions désormais bousculées insultées et menacées quotidiennement. Des gens nous suivaient dans la rue. On crachait devant nous si pas sur nous.


Cette haine n’avait aucun sens. C’était un délire collectif autour du fantasme d’une société déesse mère et nourricière et protectrice, qui n’était elle-même fantasmée que pour rassurer face à la mort et la loi naturelle.

Ce trait, l’homosexualité, les inquiétait autant sinon plus que si nous avions fabriqué des bombes nucléaires dans notre appartement. C’était l’inconvénient de la transcendance culturelle... Comme les critères n’étaient pas ceux de force physique et dominance biologique, les critères artificiels de régulation ne reposaient plus forcément sur rien de concret. Et sans support concret, le délire était à portée de main.


Qu’une brute épaisse menace un groupe était une peur raisonnée. Mais que notre couple discret menace quoi que ce soit relevait de l’hystérie, certainement pas de la raison ou du pragmatisme.

La transcendance culturelle n’étant basée sur rien de concret, l’appréciation des menaces était subjective, mais pire risquait justement d’entrainer des mouvements d’une ampleur injustifiée et sordide.


Tout simplement parce que la peur n’a plus de support concret. Mais comme on ne peut pas menacer un concept. On s’en prend à ceux qui le représentent à nos yeux.

L’homosexualité était un concept aussi vague que leur société.


Et nous devînmes malgré nous boucs-émissaires d’une peur démesurée car tentant de s’appuyer sur des concepts pour défendre des concepts d’autres concepts.

Autant dire que la société et les transcendances n’ont aucun rôle dans un conflit aussi avancé dans le virtuel.

Il n’y avait plus de raison, il n’y avait que la peur de chacun qui semblait très vaguement trouver une raison, un sens et une expiation en s’en prenant à nous.


Tous les autres arguments n’étaient que des conneries, et nous devions en payer le prix insensé.

La société n’existant que là où les gens veulent bien là faire fonctionner, au contraire de cette image de transcendance englobante et dominante que l’on peut lui croire ; elle disparaissait donc autour de nous.


Les habitants autour de nous n’agissant plus normalement envers nous, la culture qu’ils formaient nous rejetait et ne nous protégeait pas plus qu’elle ne les rassurait face à notre terriblement menaçante existence.

Bienvenue dans les non-sens n’existants que par la grâce de l’humanité dans ses transcendances mal adaptées et pas forcément plus évoluées que la loi de la jungle telle qu’on se l’imagine.


~


Même aujourd’hui, il m’est difficile de repenser avec calme à cette période, pour la comprendre avec le plus de justesse possible. C’est un exercice un peu insensé.

J’étais la victime, ou la coupable selon le point de vue choisi, j’étais au cœur de ce déchainement de peurs habillées d’arguments plus ou moins virtuels.


Je suis évidemment partiale. Et comme tout le monde je pense avoir raison quand j’analyse es évènements et les choix de chacun. Si cela avait été moi la plus forte, est-ce que j’aurais forcé la société à m’obéir, m’accepter et changer pour me plaire ?


Mes ambitions politiques d’enfance ne présentaient pas de telles idées. Même si toute idée est une menace pour quelqu’un et sa vision de la transcendance qu’il chérit.

De toute façon, nous étions les plus faibles. Nous devions nous soumettre ou risquer les représailles disproportionnées. Cela sans garantie d’être pardonnées quoi que nous puissions faire. Nous n’étions pas bannies puisque nous étions utile pour donner un support d’accroche aux peurs égoïstes de chacun, mais nous devenions des intouchables.


Nous souffrions, parfois tentant vainement de nous défendre ou de nous faire entendre. Nous tentions de survivre, sans trop savoir comment réagir et où aller.

Nous étions trop épuisées pour planifier une fuite ou une contre-offensive. Nous n’arrivions plus à réfléchir à cette époque. Chaque journée nous épuisait physiquement et moralement, nos peurs légitimes nous abiment la nuit et faisant craindre chaque matin la journée qui commençait. A mon plus grand regret, nous n’avions pas la force d’envisager tout quitter pour changer de région ou de pays. Nous étions trop diminuées pour penser à cette éventualité.


C’est mon regret. Nous n’avons pas réussi à y penser.

Car j’aurai bien évidement aimée que les choses prennent une autre tournure.


~


Tout empirait doucement.

Nous allions toutes les deux perdre nos emplois respectif. Des affiches contre nous étaient désormais placardées dans les quartiers que nous fréquentions. Nous avions toutes les deux déjà été frappées ou lapidées.


Des manifestants venaient parfois nous empêcher de dormir ou de sortir. Nous perdions tout à cause de rien.

Hélas, à cette époque nos rares fréquentations avaient cédé à la pression et nos familles embarrassées s’en mêlaient.


Ma mère exaspérée d’en subir aussi les conséquences me l’avait reproché, m’avait tout reproché.

Tout. Elle en voulait aussi à mon amante et à tout le monde. Les parents de mon amante me reprochaient également tout. Ils suppliaient parfois leur fille de rentrer chez eux, sans moi, non sans lui faire des reproches également. Ils la suppliaient ou l’invectivaient de m’abandonner désormais.


Je me souviens de ce moment-là, où j’ai compris ce qu’ils lui demandaient au téléphone, même si je ne l’entendais pas. Elle était debout dans le salon et m’a regardée avec un air désespérée.

Je l’ai regardée hésiter, j’ai compris, je n’ai rien dit. Je m’étais promis et lui avais promis de ne pas céder à la violence si elle voulait me quitter.

Mais pendant la seconde où elle a hésité, toute ma peine remonta en un dégoût qui me faisait grimacer et attendre en silence sa décision. De la sévérité, de la tristesse et du dégout, mais en silence.


Elle me regardait l’air désespérée pendant un long instant pénible.

Elle refusa.


Elle choisissait de rester encore avec moi dans cet enfer plutôt que de s’en échapper pour en trouver un différent.


Mon dégoût s’apaisa, au moins envers elle, mais j’étais bien consciente que cette décision n’arrangerait rien.


Sa famille s’enragea avec les autres de la trahison, souffrant aussi de l’humiliation que notre vie provoquait. Ils étaient des victimes collatérales et nous confondaient avec les coupables. Nous étions les victimes premières de cette folie générale, mais cela rassurait tout le monde de nous faire porter le chapeau des coupables.

Culpabiliser les victimes est la plus immorale des manipulations, mais aussi la plus courante et la plus facile.


Nous en faisions les frais, et tous nos proches avaient été emportés par celle-ci, même nos amies du lycée.


La paranoïa n’ayant besoin de rien d’autre que ne pas être apaisée pour grossir, et nous tourmenter n’apportant certainement pas d’apaisement à quiconque, le processus continua de dégénérer encore. La paranoïa contre les terroristes que nous étions grandissait encore.

Les victimes que nous étions devenions coupables de tous les dommages collatéraux de cette hystérie paranoïaque collective.


Mon amante perdit son emploi.

Elle resta quelques jours seule chez nous. Cela ne la reposa pas.

Les cris incessants de la rue et des médias la torturèrent plus durement que les blessures reçues parfois dans la rue.

La dépression progressait et ce congé forcé lui fit bien plus de mal que de bien.


Un jour où elle vint avec moi au travail, notre appartement fut fracturé pendant notre absence.

Comme il n’y avait rien à voler, tout fut simplement saccagé. Mon amante pleura beaucoup.

Nous ne voyions pas d’issue.


Nous avons vaguement envisagé de partir, mais nous n’y avons pas cru.

Cette folie infatigable allait nous suivre. Nous n’en voyions plus la fin.


Un autre jour où elle venait avec moi et tentait de passer le temps en lisant un peu, notre appartement brûla.

Cette fois nous étions chassées. Bientôt poursuivies pour les frais de réparation par la propriété, sans logement ni moyens.


Elle demanda à sa famille de l’aide.

Ils hésitaient. Ils allaient naturellement peur que cette tempête s’aggrave chez eux. Ils ne comprenaient pas pourquoi elle ne me quittait pas.


Elle soupira. Elle leur répondit que c’était quelque chose qu’ils ne pourraient jamais comprendre et raccrocha.

Elle souhaita qu’ils aillent tous en enfer, son visage désormais bien abimé.


Les mots me manquaient alors, entre peine, fatigue et amour.

Je l’ai serrée dans mes bras et nous avons profité de ces quelques secondes où nous étions paisibles.


~


La violence grandissait. Ils amenaient la menace de la fin de la société bien plus efficacement que nous n’aurions jamais pu le faire même en l’ayant voulu.

Les comportements violents amenés par des peurs mal admises étaient là plus dangereux que les menaces imaginées contre lesquelles ils s’élevaient.


Nous avions une peur lancinante pour nos vies depuis des mois, voir des années. Là elles culminaient.

Nous avons ramassé le peu de choses qu’il nous restait dans notre cellule incendiée et prit la route vers la gare dans la nuit.


Pendant que nous marchions dans l’obscurité vers la gare, nous tenant la main, elle me demanda si je voyais toujours l’espoir dans le noir ?


Plus depuis longtemps... Mais en prenant là un moment, en me concentrant sur ce calme et cette absence de lumière nous enveloppant, j’en voyais à nouveau. J’en voyais encore. J’en voyais toujours.

Je lui dis que je ne m’étais pas résignée. Un morceau de sourire s’échappa de son visage fatigué.


Nous prîmes le train de nuit pour la nuit voisine. Nous allions aller au seul endroit connu où il pouvait rester une chambre vide le temps de trouver quoi faire et où aller. Ce choix temporaire n’avait pas été pris de gaité de cœur mais par nécessité.


Chez ma mère, il y aurait conflit, mais peut être un lit pour quelques nuits.


Notre accueil fut évidement terrible. Elle criait et nous insultait. Je haussais le ton également pour nous faire entendre. La pauvre femme acariâtre était tout aussi perdue que ceux qui nous agressaient. Elle n’avait jamais eu grand-chose à protéger.

Elle ne me supportait plus. Deux fois mon existence avait provoqué son regret avec mépris hors de la société. Elle voulait que je m’en aille à jamais.


En plus des reproches habituels et un peu vides ou trop communs que je lui adressais, je lui proposais pour une fois dans sa vie de faire quelque chose pour une cause, pour une raison.


Je lui proposais de nous aider à dire merde à cette société qui l’avait toujours malmenée.

J’essayais de rediriger son ressentiment contre la culture qui lui avait tout prit et tout fait subir, plutôt que moi, éternelle souffre-douleur par défaut.

Elle n’était pas insensible mais cela la dérangeait tout de même.


J’hésitais à lui dire que c’était pour ne pas tomber sur un connard comme mon père que j’avais choisi une femme comme compagne.

Ce n’était pas vrai, et je n’avais pas autant de ressentiment envers cet homme, mais peut-être que cet argument violent pourrait la faire changer d’avis sur nous.

Je ne sais plus si je lui ai dit ou l’ai juste pensé.

Nous avons beaucoup débattu cette nuit là sur le pas de la porte puis dans la pièce à vivre.


J’essayais de négocier au moins quelques nuits d’hospitalité à défaut de la rallier à notre cause.

Je me souviens avoir envisagé de mettre ma morale de côté par colère et nécessité, pour la battre et la forcer à nous héberger. Mais ça je ne pouvais pas le faire.

J’avais trop de pitié pour cette pauvre femme pour lui faire subir ça en plus.


Je ne me souviens pas de tout.

Nous étions si fatiguées et épuisées. Je me souviens que le ton avait progressivement baissé.

Que l’accord ait eu lieu ou non, nous sommes restées cette fin de nuit là.

J’ai parlé un peu avec ma mère sur la fin, la fatigue ne nous permettant plus de crier.


Quand la colère passait, il ne restait que sa tristesse issue d’une longue vie malheureuse.

Quand le matin arrivait, elle partageait sa tristesse et sa souffrance, dénudées de leurs ressentiments usuels. Elle me faisait de la peine. J’étais triste de ne rien pouvoir faire pour soulager sa peine.


Je lui ai promis que nous partirions vite. Elle ne répondit plus et alla s’allumer une cigarette près de la fenêtre.


~


Mon amante était très diminuée.

Sa dépression s’aggravait et empirait plus vite que sa santé. Ses idées noires devenaient plus fréquentes. Plus que de perdre espoir, sa fatigue atteignait des seuils jamais atteints et tout chez elle s’en ressentait.


Il lui arriva de s’en prendre à moi et de me reprocher la situation. Cela me faisait très mal au cœur mais j’endurais la chose. Ma présence la nuit ne suffisait plus toujours à la rassurer. Elle pleurait, criait et vomissait de plus en plus fréquemment.

Ces quelques jours à chercher une solution, un logement et du travail la torturèrent encore.


Je n’arrivais pas à trouver. Le directeur du centre commercial où j’avais travaillée adolescente avait été remplacé et ne voulait rien entendre de moi. Je désespérais également désormais.


Malheureusement, après quelques jours de calme relatif, les paranoïaques nous rattrapèrent. L’information avait fini par circuler autour de chez ma mère et des endroits où je cherchais un logement ou du travail.


Mon amante sortait aussi chercher durant la journée, autant qu’elle le pouvait. Elle avait peut-être trouvé une place d’enseignante remplaçante dans une petite école. Moi j’avais peut-être quelque chose dans une clinique en manque de personnel non qualifié pour le ménage.


Puis pour la première fois de ma vie, quelque chose se passa vite.


~


J’allais la rejoindre pour déjeuner dans un parc. J’entendis des cris. Ils nous avaient retrouvées.

J’entendis des insultes. Il faisait si beau ce jour là. Tout était blanchi par la lumière abondante du soleil au zénith.


J’avançais en plissant un peu les yeux. Je la vis s’enfuir soudainement.

En passant devant moi, ma présence reconnaissable retint son regard un instant de trop là où il ne fallait pas. La panique qui l’emportait ne parvint pas à réagit à temps à cause de la surprise de me voir soudainement.


Un véhicule la percuta, la projetant subitement au sol près de moi. Sa tête fit un bruit indescriptible en heurtant le sol.


Elle ne s’était pas envolée quand le véhicule la percuta, mais projetée au sol comme si elle avait été tirée vers le bas par une soudaine masse jetée sur sa tête et ses épaules. Cela avait été très bizarre.

Je n’avais pas vraiment eu le temps de bien voir en vérité. Le temps que je la reconnaisse et comprenne ce qu’il s’était passé, tout était terminé.

La surprise et le choc me vidèrent le cerveau et la mémoire.


Tout devenait noir, mais pas comme si la nuit tombait. Non, cette fois là, le noir était celui que tout le monde déteste, froid, apeurant et évoquant la mort.

J’avais tout vu mais déjà ma mémoire s’embrouillait avec la réflexion sur comment elle s’était retrouvée là, et pourquoi elle ne s’était pas envolée à l’impact.


Je ne voyais plus qu’elle, quand j’étais à genoux devant son corps inanimé. Il y’avait du sang bien évidemment. Ou peut-être que je l’ai imaginé, je ne sais plus. Tout était peut-être devenu silencieux, mais je crois plutôt que le choc me rendait sourde.


Sa tête ne regardait pas vers moi. Mes mains l’ont saisie pour la tourner vers moi. Son cou bougeait anormalement. Son visage me fit peur.

Je crois qu’elle vivait encore à ce moment là.


Je me souviens de quelques images seulement, pour les minutes qui suivirent cet évènement.

Des gens. Une ambulance. L’intérieur d’une ambulance avec des gens sans visage. Des silhouettes humanoïdes tout au plus. Tout était silencieux pour moi.

D’autres images inconsistantes ou floues.


Puis je pris conscience que quelqu’un me posait des questions et attendait une réponse.

Ma vue revint avec mon attention. Mon champ de vision se rouvrait.

Je n’avais aucune idée de comment j’étais arrivée là.


J’étais assise face à un policier.


~


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